Très honorables Seigneurs Balthasar, Melchior et Gaspard,

Je veux d’abord vous dire toute mon admiration, car je trouve que le bon Dieu ne vous a pas
rendu la tâche facile. Il vous envoie une étoile qui finit par disparaître. Ensuite, vous rencontrez le roi Hérode qui ne semble pas trop au courant de ce qui se passe. De plus vous découvrez qu’il est paranoïaque et qu’il fait tuer tous ceux qui menacent son pouvoir. Enfin, vous repartez avec, comme seul guide, quelques bribes de l’Écriture et un astre. Pas de carte routière, pas de guide, pas d’anges comme pour les bergers !

Il fallait que vous soyez vraiment décidés à voir « le roi des juifs ».

Je pense que ce qui vous guidait plus que tout, ce qui vous gardait en route malgré tout, c’était
ce désir intense en vous de rencontrer le vrai Dieu, celui qui envoyait son fils dans ce monde. Vous avez dû être un peu déroutés de voir ce petit bébé sur les genoux d’une femme toute simple. Mais, mystérieusement, vous avez pressenti son identité, vous l’avez adoré, ce bébé, cet être humain si faible et si fragile.

Je vous admire parce que moi, j’ai la Bible, j’ai le grand signe de la Résurrection, j’ai 2000 ans de foi chrétienne. Et malgré cela, je n’avance pas vite. Peut-être que ce qu’il me manque, c’est ce désir brûlant de rencontrer mon Dieu, de le connaître mieux pour l’aimer mieux.

Alors, chers Rois Mages, je ne vous demande ni votre or, ni votre science des astres, simplement un peu de ce désir profond qui nous met en route et qui nous tient en marche.

Je vous remercie d’avance et vous souhaite une bonne route !

Un pèlerin du 21ème siècle, Georges Madore