À quoi sert mon argent ? La question est brutale car notre rapport à l’argent est un sujet sensible et nous développons tous – je suis aussi de ceux-là – des stratégies d’évitement de la question ! Nous sommes tous ces « jeunes hommes riches » de l’évangile de Marc (10, 17-22). Certes, plus ou moins jeunes !


Peut-on mettre la finance au service de la solidarité ? Autrement dit est-il possible de faire en sorte que mon argent serve au développement de ceux qui en manquent cruellement plutôt que d’enrichir encore plus ceux qui en ont déjà ? La question ne vaut pas seulement pour la finance mondiale, c’est-à-dire pour les autres, mais aussi pour chacun de nous qui avons quelques économies sur notre compte en banque.

1er temps : gagner en intelligence sur le sujet de l’argent

Ce n’est pas parce que les banques proposent souvent des produits financiers en oubliant les produits solidaires, qu’il faut leur donner notre argent sans contrepartie éthique. Malgré la complexité de ces produits, chacun de nous peut refuser de consentir à la dictature de l’argent roi.

Il peut être utile d’en parler ensemble, d’autant qu’il y a peut-être un banquier dans mon équipe. Qui connaît l’ISR ou investissement socialement responsable qui vise à concilier performance financière et impact social et environnemental ? Qui se renseigne sur les produits éthiques qui existent ? Qui sait déterminer si une entreprise cotée en bourse est ou n’est pas socialement responsable ? Sur quels critères s’appuyer pour faire son choix ?

2ème temps : méditation

À l’appui de l’encyclique Laudato si’ (§18, §206). Le pape nous presse d’agir et nous convie à un changement radical dans notre rapport à la maison commune et à tous ses habitants. Et donc aussi notre rapport à l’argent qui aujourd’hui, semble avoir la prétention insensée de vouloir définir ces rapports.

3ème temps : ouvrir trois pistes

Des solutions existent ! Si chacun de nous fait le peu qu’il peut, alors in fine, cela fera beaucoup, mais il faut que chacun de nous fasse ce peu qu’il est capable de faire.

La finance solidaire propose des produits de partage et d’investissement logés dans des banques. Est-ce que je sais que je peux demander à ma banque la liste de ces produits qui m’assure que mon épargne est véritablement investie de façon solidaire ?

Est-ce que je connais le baromètre de la finance solidaire qui fournit chaque année de nombreux exemples de projets solidaires ?

Le fonds commun de partage de la SIDI qui propose un appui financier et technique à ses partenaires du Sud exclus des circuits bancaires traditionnels ? etc.

Ludovic Salvo

délégué MCC au CCFD-Terre solidaire