Sous l’effet de la crise actuelle, des remises en cause et des nombreux ouvrages qu’inspire la RSE (cf. à titre d’exemple Chemins de traverse, par Emmanuel Faber, éditions Albin Michel 2011), nous proposons ci-dessous une réflexion renouvelée sur ce principe.


– 1er temps : sommes-nous au clair sur la signification et l’étendue du champ de la RSE des entreprises ?

Rappel : la RSE concerne toute entreprise en tant que démarche volontaire. Et les sociétés cotées ont l’obligation légale de rendre compte des impacts sociaux et environnementaux de leur activité dans leur rapport annuel.

Dans les faits, entre les entreprises qui l’ignorent plus ou moins délibérément, celles qui lui consacrent un minimum de moyens pour respecter leurs obligations et celles qui s’engagent réellement dans des actions contributives à un développement plus durable, l’éventail est large.

— Où se situe mon entreprise, comment agit-elle ?

— S’agit-il pour elle d’un champ d’action marginal, voire d’un habillage, ou s’agit-il d’une politique déterminée dont la signification est portée (par exemple par le moyen de critères d’évaluation concernant les cadres dirigeants de l’entreprise) ?

— Comment communique-t-elle en interne sur sa politique, quel est le niveau d’adhésion qu’elle obtient de la part de ses actionnaires, cadres dirigeants, collaborateurs ?

 2ème temps : comment suis-je personnellement concerné par les actions ou par l’absence d’action de mon entreprise en matière de RSE?

— Quel est mon degré d’implication dans ces actions, selon la fonction que j’exerce ?

— Si je n’y ai pas directement part, suis-je attentif à la politique menée par mon entreprise ?

— Quels sont les moyens d’analyse que je me procure, informations internes, études comparatives, livres, colloques ?

— Si je suis hors du champ en raison de mon activité professionnelle (profession libérale, …) ou si je suis retraité ou sans emploi, comment me tiens-je informé du sujet ? Ai-je la possibilité d’une action personnelle (par exemple vigilance sur la nature de placements dits éthiques) ?

 3ème temps : de l’échange de ces constatations, quelles sont les premières réflexions qui émergent sur l’importance que ces sujets peuvent prendre dans ma vie professionnelle ?

— Quelles sont les initiatives que je peux envisager à mon niveau ? actions directes, lobbying interne, participation à un club de réflexion, …

— Pourrais-je envisager de quitter mon entreprise actuelle parce qu’elle manifesterait un refus de considérer et d’agir dans le sens de sa RSE ?

Christian Sauret

Pour consulter la précédente vie d’équipe sur la RSE

Pour approfondir : Extraits du Compendium de la doctrine sociale de l’Eglise

N° 373 : Une des tâches fondamentales des acteurs de l’économie internationale est d’atteindre un développement intégral et solidaire pour l’humanité, c’est-à-dire de « promouvoir tout homme et tout l’homme ». Cette tâche exige une conception de l’économie qui garantisse, au niveau international, la distribution équitable des ressources et réponde à la conscience de l’interdépendance — économique, politique et culturelle — qui unit désormais de façon définitive les peuples entre eux et fait qu’ils se sentent liés par un unique destin.

Les problèmes sociaux revêtent toujours plus une dimension planétaire.

N° 470 : Une économie respectueuse de l’environnement ne poursuivra pas seulement l’objectif de la maximalisation du profit, car la protection de l’environnement ne peut pas être assurée uniquement en fonction du calcul financier des coûts et des bénéfices.

L’environnement fait partie de ces biens que les mécanismes du marché ne sont pas en mesure de défendre ou de promouvoir de façon adéquate.

N° 486 : Les graves problèmes écologiques requièrent un changement effectif de mentalité qui induise à adopter un nouveau style de vie, « dans lequel les éléments qui déterminent les choix de consommation, d’épargne et d’investissement soient la recherche du vrai, du beau et du bon, ainsi que la communion avec les autres hommes pour une croissance commune ». Ces styles de vie doivent s’inspirer de la sobriété, de la tempérance, de l’autodiscipline, sur le plan personnel et social. Il faut sortir de la logique de la simple consommation et encourager des formes de production agricole et industrielle qui respectent l’ordre de la création et satisfassent les besoins primordiaux de tous.