L’été est bientôt là, les vacances s’annoncent, chacun de nous projette un peu plus de temps de (re)lecture, d’espace entre deux activités ou deux rencontres… Certains redoutent peut-être l’ennui d’un programme estival qu’ils trouvent léger, quand d’autres au contraire espèrent l’ennui en cette fin d’année qui n’aura été que course effrénée. Quoi qu’il en soit, osons l’ennui en réunion d’équipe !


Ambivalent, l’ennui semble ce quelque chose angoissant ou fécond, suspendu entre une forme de vide, de non-vie, de mort, et un espace pour l’imprévu, la créativité, la liberté.

Quand l’ennui vient…
Restons du côté de la lassitude, du vide, du désintérêt (s’ennuyer) et laissons l’idée de contrariété, obstacle, problème (avoir des ennuis) pour répondre aux premières questions.

Dans quelles circonstances, est-ce que j’éprouve de l’ennui ? Qu’est-ce qui cause mon ennui ? Quand me suis-je ennuyé(e) dernièrement ? Cela m’arrive-t-il de m’ennuyer dans mon travail ? (routine, répétition, bore out,…)

Dans mon expérience de l’ennui, est-ce que je sais distinguer ce qui relève :
• de l’ennui occasionnel, lié aux temps morts de la vie quotidienne ;
• de l’ennui existentiel, lié aux pesanteurs et aspirations de l’existence ;
• de l’ennui spirituel, appelé aussi l’acédie ?

Quelles sont mes attitudes…
Est-ce que je fuis l’ennui ? Et comment ? (hyperactivité, divertissement, bruit, nouveauté…)
Est-ce que je l’accepte ? Et comment ? (patience, prière,…)
Est-ce que je le recherche ? Et pourquoi ? (écoute de mon désir profond, espace de fécondité, …)

… de chrétien ?
Avec les mots du pape François poussons l’ennui du côté de la veille, mettons nos téléphones en veille justement, et ré-apprenons à attendre.

« Aujourd’hui je voudrais m’arrêter sur cette dimension de l’espérance qui est l’attente vigilante. Le thème de la vigilance est l’un des fils conducteurs du Nouveau Testament. Jésus prêche à ses disciples : « Que vos reins soient ceints et vos lampes allumées. Soyez semblables, vous, à des gens qui attendent leur maître à son retour de noces, pour lui ouvrir dès qu’il viendra et frappera » (Lc 12, 35-36) (…). Le chrétien n’est pas fait pour l’ennui, mais pour la patience. Il sait que même dans la monotonie de certaines journées qui sont identiques les unes aux autres, se cache un mystère de grâce (…) » (Audience générale du Pape, 11 octobre 2017).

Nous pourrons alors terminer en regardant les fruits que nous avons vu germer ou que nous avons pu cueillir grâce à des périodes d’ennui, de vigilance, de veille.

Claire Degueil