Il est assez fréquent dans le monde professionnel d’être confronté à « des problèmes d’ego » qui bloquent des décisions ou avancées sur certains sujets. Nous avons aussi l’occasion d’être témoins de situations où l’ego de certains peut apparaître comme le socle de leur réussite. Nous sentons bien que cela ne correspond pas à la voie à laquelle Dieu nous invite. En quoi l’ego est-il mauvais ? Quelle alternative Dieu nous propose-t-Il ?

1er temps : Construire sa réussite sur l’ego triomphant c’est la bâtir sur du sable

L’ego c’est le culte de soi et la confiance excessive dans sa propre personne. Nous savons que ce n’est pas un socle solide car il est miné par nos faiblesses humaines universelles. Il peut conduire à une confiance aveugle en « sa bonne étoile », à la construction de certitudes qui nous éloignent de la vérité. Mais, ce « qui plaît à Dieu, c’est un esprit brisé » (Ps 50,19) et non un cœur rempli de confiance en lui-même, bardé de certitudes. Pour réfléchir aux situations concrètes correspondantes, reprenons le propos du Pape stigmatisant les maladies de la Curie romaine et considérons notamment : la maladie de se sentir « immortel ». Ai-je déjà été témoin de telles attitudes ? Que m’inspirent-elles ? Ne suis-je pas moi-même impressionné par cette confiance en eux-mêmes que développent certains managers ? Est-ce que je vois la supercherie ?

2ème temps : Ne suis-je pas parfois atteint par cette « maladie » ?

Cette attitude peut me concerner : par exemple en me laissant entraîner à suivre l’exemple d’un leader qui fonctionne sur ce mode. N’y a-t-il pas des situations où j’ai une confiance excessive en moi et où j’oublie de demander à Dieu de m’inspirer sur les décisions que j’ai à prendre ? Est-ce que je ne fais pas parfois des « calculs » pour m’assurer que mon intérêt soit bien servi ? Même parfois en ayant la ruse d’habiller cela avec de bonnes intentions ? N’est-ce pas l’envie d’imiter ceux qui réussissent qui me guide ? La Bible nous indique une autre voie : «N’envie pas l’homme violent, n’adopte pas ses procédés violents car le Seigneur a horreur des gens tortueux ; il ne s’attache qu’aux hommes droits» (Pr 3,31-32).

3ème temps : Développer la confiance en Dieu

Pour autant, Dieu ne nous veut pas démunis de confiance mais Il veut la refonder sur le bon socle. Il nous invite à mettre notre appui sur Lui pour avancer de façon solide et durable. « Car ce n’est pas un esprit de peur que Dieu nous a donné, mais un Esprit de force, d’amour et de pondération » nous rappelle Saint Paul (2 Tm 7). Il nous faut donc laisser Dieu chasser notre ego pour le remplacer par une confiance filiale, à l’image de celle de Jésus envers son Père. En ai-je vraiment envie, suis-je prêt à cette conversion intérieure ? Comment faire croître en moi le désir de cette conversion ? C’est bien ce que à quoi nous invite saint Pierre : « celui qui assure le service, qu’il s’en acquitte comme avec la force procurée par Dieu » (1P 4,11).

Pour finir, le Psaume 37(36) offre plusieurs versets propices à la prière sur notre thème : « Ne t’indigne pas à la vue des méchants, n’envie pas les gens malhonnêtes » (v.1), « Espère le Seigneur et observe sa voie. Il t’élèvera jusqu’à posséder la terre » (v.34),…

Catherine C.