Elle a le BTP dans la peau ! Passionnée depuis toute petite, Marion Guerin suit la filière de conducteur de travaux : un DUT pour la technique puis une école d’ingénieur pour la méthode et le titre, « ce qui est mieux dans ce milieu, surtout en étant une femme ». Elle relit pour nous son parcours à la lumière aussi de son engagement au MCC.
Le conducteur de travaux mène à bien la réalisation d’un bâtiment jusqu’à sa réception par le client, en manageant équipes d’ouvriers et entreprises sous-traitantes, en respectant le projet de l’architecte et les besoins du client. C’est un travail d’équipe qui demande des connaissances techniques, de l’organisation, beaucoup de relationnel et aussi un peu de caractère. C’est un métier exigeant avec beaucoup de responsabilités humaines et financières, ainsi qu’un métier de partage : nous bâtissons un lieu qui sera habité. Aujourd’hui, à 36 ans, je suis passée en étude de prix, en amont des chantiers pour les obtenir. Mes années de terrain me servent pour imaginer comment les équipes travaux pourront les réaliser et ainsi mieux les chiffrer.
Dans le « dur »
Après mes études à Marseille, j’ai intégré une aumônerie JP. Parce que les questions liées à mon travail s’éloignaient de ce que je pouvais échanger dans ce lieu, je me suis tournée vers le MCC. Grâce à la confiance qui s’installe, la vie d’équipe me permet de partager ce que je vis au quotidien, de m’exprimer en profondeur, de prendre du recul. Lorsque j’ai changé de poste, le partage avec mes équipiers m’a entrouvert des chemins auxquels je n’aurais pas pensé. J’ai aussi la chance d’être dans une équipe intergénérationnelle où l’expérience des uns donne un autre regard.
J’ai souvent été questionnée sur ma foi par mes rencontres avec les ouvriers, en particulier les musulmans, sur le carême/ramadan, la place de la femme dans nos cultures. J’ai été heureuse d’approfondir ces réflexions lors du colloque organisé par le MCC et l’OIT à Marseille, en novembre dernier. Encore aujourd’hui, il m’est difficile de toujours faire le lien avec ma foi dans mon travail car je suis trop souvent dans le « dur ». Mon équipe m’y aide. C’est pour que d’autres puissent découvrir ce lieu qui me permet de relier ce que je vis et ce qui m’habite, que je me suis engagée dans l’accompagnement de la région PACCA.
Marion Guerin