Seigneur Jésus, souviens-toi,
de cette petite maison, là-bas, à Emmaüs,
et du bout du chemin qui y conduit,
quand on vient de la grand-route.
Souviens-toi de ceux qu’un soir, tu abordas là-bas.
souviens-toi de leurs cœurs abattus.
souviens-toi de tes paroles qui les brûlèrent,
souviens-toi du feu dans l’âtre,
auprès duquel vous vous êtes assis,
et d’où ils se relevèrent transformés,
et d’où ils partirent vers les prouesses d’amour…
Regarde-nous,
Vois, nous sommes tous pèlerins d’Emmaüs !
Nous sommes tous des hommes qui peinent dans l’obscurité du soir
Las de doutes après les journées méchantes.
Nous sommes tous des cœurs lâches, nous aussi.
Viens sur notre chemin,
Brûle notre cœur,
Entre avec nous t’asseoir à notre feu…
Et qu’exultant de joie triomphale,
A notre tour, nous nous relevions pour bondir,
Et révéler la joie à tout homme au monde en l’Amour,
À jamais jusqu’à notre dernier souffle.
Abbé Pierre