Un essai qui propose une certaine intelligence de la foi. Alain Taillard, moine à l’abbaye bénédictine de la Pierre-Qui-Vire, en Bourgogne, où il a enseigné la théologie et la philosophie, se propose dans son ouvrage de nous aider à trouver notre propre parole, à rendre compte de notre foi personnelle dans le langage d’aujourd’hui, en déconstruisant les fausses images de Dieu et en nous orientant vers le Dieu de vie.
Avec une conviction très présente dans ce livre : la Bible lie fortement notre recherche de Dieu et notre recherche du bonheur. Elle lie fortement nos relations humaines à notre relation à Dieu et les relations humaines sont comme une immense parabole qui nous aide à comprendre Dieu et la parole de Dieu. Dieu est relation. C’est ainsi qu’il se révèle à nous.
Un livre dense qui revisite avec un langage pour moi inconnu les bases de la foi chrétienne, avec souvent des passages que je trouve lumineux. En voici quelques-uns, qui, je pense, peuvent nous aider à mieux préciser ce que le MCC nous propose de vivre.
« Dieu ne manipule pas les hommes ou les situations, ne fixe pas sa ligne de conduite une fois pour toutes. Il fait simplement l’option d’une présence qui accompagnera le peuple de l’Alliance et ne se démentira jamais.
(…) L’expérience chrétienne est la relecture de notre expérience d’homme ou de femme, à la lumière d’une parole qui en dit le sens ultime, dans la force et la douceur de l’Esprit. Expérience humaine et expérience chrétienne sont une seule et même expérience (car la vie est fondamentalement une), mais vécue autrement pour qui vit dans une autre lumière.
(…) Pour Abraham comme pour nous. Il s’agit d’aller là où nous ne savons pas, par des chemins que nous ne connaissons pas, mais en sachant que nous ne sommes pas seuls, et que nous pouvons faire confiance.
(…) Dieu désire que nous nous construisions par nos relations mutuelles. Il accepte que nous devenions son imprévisible aventure.
(…) Dieu n’occupe pas tout le terrain. Il laisse le champ libre à ses créatures. Il ne peut pas être le tout de l’homme, puisqu’il veut sa liberté et l’oriente vers les autres. (…) À partir du moment où il nous a créés libres, il ne peut pas forcer notre porte, entrer en nous par effraction, se substituer à nous et aimer à notre place.
(…) Dieu accepte ainsi de limiter sa puissance pour mendier notre présence.
(…) Souvent Dieu n’intervient pas et garde le silence. C’est que sa relation à nous ne se fonde pas d’abord sur sa puissance, mais sur son désir de nous accompagner, quelles que soient les aspérités du chemin. Quand nous devons risquer un pas dans l’inconnu, Dieu est là et il nous accompagne.
(…) Le Christ est notre repère, notre boussole, le point d’ancrage de notre fidélité. Sur cet ancrage, l’Esprit est la source de notre liberté, lui qui nous permet d’inventer notre vie au gré des circonstances.
(…) La foi chrétienne et la morale ne se laissent pas privatiser. Elles se vivent en Église, la communauté chrétienne habitée par l’Esprit étant “lieu de discernement “ des dons et des fruits de l’Esprit.
Éric Veith, MCC Secteur Belfort Montbéliard