Envoyé en Terre sainte par le Vatican « pour visiter les lieux, faire des rencontres et revenir si possible avec un journal de voyage », Éric-Emmanuel Schmitt s’est prêté au jeu. Le résultat l’a surpris lui-même, avant d’être salué par le pape François en personne. Il étonnera bien des lecteurs.
On croyait connaître Éric-Emmanuel Schmitt. Il a raconté sa conversion de l’athéisme dans « La nuit de feu » (2015). Depuis, il ne cache pas son intérêt pour les religions dans ses livres du cycle de l’invisible. Mais ce pèlerinage le fait passer d’un christianisme spirituel à un christianisme incarné. Comme le dit très bien le pape François dans la postface : « La Terre sainte nous offre de toucher littéralement que le christianisme n’est pas une théorie, ou une idéologie, mais l’expérience d’un fait historique. »
Le spécialiste de Diderot s’en rend compte en vivant comme simple pèlerin, une visite à Bethléem, un séjour en Galilée, un chemin de croix à Jérusalem. De ce dernier, l’auteur rend compte avec beaucoup de détails. Car, au Saint-Sépulcre, il fait l’expérience d’une présence incompréhensible, mais bien physique et aimante. Il s’écrie alors : « l’humanité de mon Dieu n’est pas un simulacre ! ». Et il en raconte les effets physique et psychique, paisible et joyeux. Si Jérusalem est une ville de grandes tensions entre les religions monothéistes, l’auteur en revient avec un grand désir de paix et l’espérance que la fraternité est possible.
Bertrand Hériard, aumônier national