Afin d’approfondir la démarche de Laudate Deum, c’est à l’invitation du MCC JP France et du MCC JP Paris qu’une trentaine de jeunes professionnels se sont réunis à Paris les 24 et 25 février – certains déjà membres du MCC, d’autres venus découvrir le mouvement à cette occasion. Le week-end a débuté par la lecture de l’exhortation apostolique du pape François écrite pour la COP28 comme une prière d’alliance (voir Responsables n° 462, Xavier de Bénazé, Laudate Deum : une prière sur le monde, p. 22). Puis des activités et des temps de partage riches, en équipe :
O Père, sois béni
Nous avons d’abord pris le temps d’une marche contemplative au jardin du Luxembourg pour regarder, toucher, écouter autrement ce qui nous entoure : le silence au cœur de la ville, le vol délicat d’un frisbee, une perruche dans un arbre ou le froid piquant… Puis Maylis nous a parlé son expérience de colocation solidaire à l’APA (Association pour l’Amitié) auprès de personnes sans domicile fixe : des moments de vie simples et familiaux avec des personnes si différentes de soi, qui ont un goût de Paradis.
Pardon
Dans Laudate Deum, le pape questionne notre responsabilité non seulement face à la crise climatique globale, mais aussi face aux limites du paradigme technocratique, du multilatéralisme actuel et à la faiblesse de la politique internationale : « quel est le sens de ma vie, quel est le sens de mon passage sur cette terre, quel est le sens, en définitive, de mon travail et de mes efforts ? » (LD 33).
S’il te plaît
Les témoignages de jeunes professionnels engagés nous ont permis d’envisager des pistes de réponses individuelles et collectives.
Se convertir
Face aux constats, la tentation de l’écoanxiété peut être vécue comme une mort (du modèle établi, du système dont nous sommes issus) ou être transformée en une résurrection, en trouvant une espérance de vie et de joie dans nos failles et fragilités. Nous comprenons que nous sommes appelés à une conversion (au sens écologique et spirituel) de notre façon d’être au monde. Cela peut être vécu comme l’occasion d’une créativité renouvelée pour proposer un autre monde.
Ainsi, Marie-Aimée, engagée dans un grand groupe de construction, a pour mission de proposer des nouveaux modèles d’affaires basés non pas uniquement sur la croissance ou la performance mais aussi sur des critères sociaux et environnementaux pour orienter les projets. Nicolas, lui, est engagé dans le collectif chrétien « Lutte et Contemplation », qui œuvre pour la transformation des institutions et des personnes vers un monde plus juste et sobre par des campagnes de mobilisation, des cercles de silence, temps de prière et rencontres…
Questionner
Au sein de nos organisations et avec nos collègues, notre responsabilité est d’interroger le rapport à l’écologie et au consumérisme sans limite. C’est ainsi que nous pourrons participer à la définition de perspectives stratégiques adaptées à un monde incertain et de plus en plus instable et favoriser le passage à l’action.
Un changement de posture est également nécessaire vis-à-vis des plus pauvres et des plus soumis aux changements globaux. Au lieu d’imposer notre point de vue, osons demander à l’autre : « De quoi as-tu besoin ? »
Louise nous a fait part de son engagement dans l’association Acted (Agence d’Aide à la Coopération Technique et au Développement) avec notamment le programme « Maison 3ZÉRO » (Zéro Carbone, Zéro Exclusion et Zéro Pauvreté) : un espace collaboratif pour faciliter une transition sociale et écologique inclusive avec les acteurs locaux, en particulier les communautés marginalisées (à Manille, Douchanbé, Colombo et Yangon).
Pauline de Jerphanion et Myriam Michau, équipières au sein d’équipes JP Paris