Lors du Comité National des 25 et 26 mai 2024, Bernard Senelle, dominicain, aumônier au Parlement européen depuis 20 ans, a fait part de ses réflexions sur les prochaines élections européennes. Avant le vote du 9 juin, nous vous en transmettons quelques-unes.

En 2015, parlant à la communauté Vie Chrétienne, le pape François disait : « Faire de la politique est important, la petite comme la grande ! On peut devenir un saint en faisant de la politique. C’est même un devoir. Un catholique ne peut se contenter de regarder du balcon. »

Face au défi de la paix, aux crises nationalistes, à la transition écologique et à l’immigration, nous ne pouvons pas être au balcon ! Nous pouvons nous demander ce qu’il en est de nos valeurs, de ce qui nous fait vivre à partir de notre foi et de la pensée sociale chrétienne. Les 720 eurodéputés dont 81 français qui vont être élus entre le 6 et le 9 juin prochain représenteront les citoyens. Ils seront répartis en 8 groupes politiques.

Ainsi, la politique est d’abord un acteur de cohésion sociale. L’actualité interroge plus que jamais sur la puissance de cohésion de l’homme ou au contraire sa capacité de division, voire de destruction. Nous avons une responsabilité vis-à-vis du monde et c’est cela qu’il nous faut prendre en compte. Nous ne sommes pas là que pour nous et pour rester entre nous. Nous sommes responsables, pour reprendre le nom de la revue du MCC.

Cela se fait dans le temps et ce que nous avons à faire est bien exprimé par le pasteur Roland de Pury, résistant pendant la seconde guerre mondiale. Arrêté par la Gestapo et relâché, il s’exprimait déjà en ces termes : « L’Église est le maquis du monde, il ne s’agit pas de prendre le pouvoir mais d’organiser la résistance en attendant le débarquement du Royaume. »

Cela donne la tonalité du rapport au temps politique d’un disciple du Christ. Les élus, les politiques chrétiens et nous, leurs électeurs, avons cette tâche particulière d’organiser le débarquement du Royaume, de faire du lobbying au service du bien commun, de faire émerger la Sagesse de l’Église sédimentée dans sa pensée sociale.

Bernard Senelle