Cette année, encore une fois, la merveille. L’enfant à naître fait irruption. Tant attendu, si désiré. Il crée la nouveauté. Bouleverse tout. De jour comme de nuit. « Que chaque jour soit comme une naissance » priait Christian de Chergé, lors du dernier Noël à Notre Dame de l’Atlas. Vraiment une naissance. Avec son lot de tendresse donnée, de confiance indispensable. De sang et de larmes aussi. Ce tout-petit… comme on découvre une terre inconnue au lever du soleil, mais aussi avec ses orages et ses fatigues. Orages qui font peur…
La démarche voulue pour notre prochain congrès ouvre nos yeux sur des terres nouvelles à habiter ensemble. Au prix d’efforts, de transformations, de courage. De réalisme et de convictions. Sans peur aussi.
Je vous invite à partager ces mots d’Aung San Suu Kyi, opposante birmane, à peine libérée par la junte le 13 novembre 2010 : « Ce n’est pas le pouvoir qui corrompt mais la peur ; la peur de perdre le pouvoir, pour ceux qui l’exercent, et la peur des matraques pour ceux que le pouvoir opprime… Dans sa forme la plus insidieuse, la peur prend le masque du bon sens, voire de la sagesse, en condamnant comme insensés, imprudents, inefficaces ou inutiles, les petits gestes quotidiens de courage qui aident à préserver respect de soi et dignité humaine… Mais aucune machinerie d’état, fût-elle la plus écrasante, ne peut empêcher le courage de ressurgir, encore et toujours, car la peur n’est pas l’élément naturel de l’homme civilisé ». « La révolution essentielle est celle de l’esprit » écrivait-elle déjà vingt ans auparavant.
Joyeuses fêtes !
Anne-Marie de Besombes
membre du comité de rédaction