Le mois dernier, dans La Lettre N°9 d’avril, nous avons publié un article sur la restauration de Notre-Dame d’Afrique en Algérie qui présentait le chantier comme une réelle source d’espérance. Cet article a suscité une réaction de Francis Raugel qui a souhaité apporter des nuances et sa vision de l’état des lieux pour les chrétiens d’Algérie…
La restauration de la basilique Notre-Dame d’Afrique, voulue et lancée en 2005 par Mgr Teissier, alors archevêque d’Alger, est un évènement important pour les chrétiens d’Algérie mais aussi pour les musulmans car ceux-ci portent une véritable affection à « Madame l’Afrique ».
Ce chantier a été l’occasion d’une coopération à la fois financière – les financements sont venus tant de l’Algérie que, pour la plus large part, de la France et de l’Europe – et technique : il a servi de chantier école pour beaucoup de jeunes Algériens.
Il ne doit cependant pas cacher la situation de plus en plus délicate des chrétiens en Algérie : particulièrement les évangéliques mais aussi les catholiques.
Plus aucun visa n’est accordé à des prêtres pour venir remplacer ceux qui partent ; les visas sont refusés à des groupes qui veulent venir visiter « l’Algérie chrétienne » ; les congrégations ont été obligées de transférer leurs maisons mères dans d’autres pays (comme la Tunisie) ; le dialogue « institutionnel » est de plus en plus difficile…
Heureusement les relations personnelles peuvent encore se maintenir.
La société algérienne s’est profondément transformée et est de plus en plus marquée par l’islamisation (des tenues, des comportements, des règles du vivre ensemble…)
L’avenir est donc plein d’interrogations.
Francis Raugel