Le MCC International de Lyon dans la dynamique du Congrès a organisé une soirée–débat qui a réuni près de 90 participants le 12 mai à l’Université René Cassin de Lyon. Elle répondait à l’ouverture à la dimension internationale mise en avant lors du Congrès et à l’appel à changer notre regard.
Une soirée-débat, pourquoi ?
Notre contribution pour « Inventer un avenir commun ».
Une prise de conscience lors de nos échanges en équipe pour :
remettre en question avec humilité le mode de pensée dominant dont nous sommes issus.
relativiser nos façons d’appréhender la multiplicité : ce n’est plus une réalité que nous regardons et analysons, c’est une réalité dont nous faisons partie au même titre que d’autres. Chacun de nous compose cette palette pluriculturelle. Les autres ne fonctionnent pas comme moi, ont d’autres systèmes de référence :
écouter l’autre n’a pas pour objectif de l’amener à mon mode de fonctionnement ;
partager la différence avec l’autre est source de richesse (et en entreprise d’efficacité !) quand il est dans un rapport d’égalité ;
l’autre aide à réfléchir à notre propre culture et à notre identité ».
L’enjeu : sensibiliser à cette nécessaire ouverture
Le monde bouge et nous ? L’interculturel n’est pas seulement un problème lointain : celui des multinationales, de l’expatriation, de nos solidarités envers les pays pauvres. Aujourd’hui, nous vivons dans une société multiculturelle qui interpelle nos modes de pensée et de management. Nous sommes confrontés à la différence.
Se former à ces échanges, à ces coopérations, à ces confrontations est une tâche qui nous concerne tous.
Le défi : accepter comme disait Christian de Chergé « nos différences mais sans différends »
Eprouver que nous faisons partie de cette différence et qu’elle participe de mon identité. Le reconnaître pour rendre le vrai dialogue possible qui n’est ni dialogue de sourds , ni dialogue complaisant, sorte de leurre.
Elargir l’espace de nos tentes, passer de l’ « entre nous » à un vivre ensemble, dans le respect de nos différences…
Le débat
Après les témoins de la table ronde, et les interpellations par Alix de la Tour du Pin sous forme de bulles dessinées ce sont les participants qui ont été amenés à réfléchir en petits groupes sur les thèmes suivants :
comment intégrons-nous la différence dans nos engagements et dans notre management en entreprise ?
Quels sont les obstacles habituels que nous rencontrons : comment les traiter et les assumer ?
Quelles sont les richesses et complémentarités que nous y puisons pour bâtir des projets communs ?
Jean-Pierre Berthet, responsable régional a livré sa conclusion : « Quel beau bouquet d’expériences que ces différents témoignages qui nous ont fait voyager de la Turquie à la Suède, du Maroc à la Chine avant d’atteindre la terre iranienne…
Par delà les territoires, nous avons fait ce soir 2 autres voyages :
le premier, à mon sens, le plus important est celui qui nous a conduits vers l’autre. Le MCC évoque souvent le dialogue social. Ce soir, nous avons revisité le dialogue interculturel.
Un triple constat a attiré mon attention :
ce dialogue nécessite d’ouvrir un double chemin qui n’est sûrement pas spontané. Nous sommes toujours tellement persuadés que nous devons aller vers l’autre, que nous en oublions que l’autre s’engage lui aussi sur une route qui le conduit vers moi. Pour se rencontrer, il faut alors se rejoindre.
Je n’entrerai pas dans le débat sur le rapport au temps que notre ami Bernard Husson a développé. Pour autant, le dialogue à coup sûr prend du temps. Ce n’est pas une course où il faut « coiffer l’autre sur le poteau » mais un face à face où il faut s’attendre. Si nos sociétés changent de plus en plus vite, nos mentalités s’ajustent sur un autre rythme ! Il y a donc là pour les entreprises un défi très important que nous ont d’ailleurs rapporté les témoignages d’Anne-Marie Comparini , Bertrand Lapostolle et Christian Ginot.
Le dialogue, nous le savons bien, n’exclut pas les incompréhensions, quelles sont les raisons de l’autre pour agir ainsi ? C’est un chemin de vérité où le décryptage nécessite une réflexion collective, celle souvent que nous conduisons en équipe.
Nous avons fait enfin un dernier voyage indispensable par rapport au précédent, celui qui nous a conduit en nous-mêmes. Nous avons à décoder nos références, objectiver nos pseudos certitudes et surtout laisser la peur à la porte de nous-mêmes. Plutôt qu’insister à aller chez l’autre, nous devons accepter avec simplicité que l’autre puisse visiter notre « appartement intérieur », nous a confié B. Husson.
Nous devons absolument, en tout cas, exclure la culpabilité autant que la suffisance. N’oublions pas la réflexion d’un membre de l’auditoire : «l’humilité, c’est se réjouir vraiment de ce qu’il y a de bien chez l’autre.»
L’équipe organisatrice de cette soirée voyait dans cette manifestation une étape et non une conclusion, à chacun d’y contribuer, pourquoi pas , en rejoignant ces quelques amis passionnés autant que préoccupés par l’international. Merci à eux et à vous tous pour avoir accepté de quitter quelques heures nos certitudes franco françaises pour aller vers un inconnu, vous l’avez constaté, plein d’humanité.»
Maddie Flichy
membre MCC International de Lyon
Le MCC International de Lyon : qui sommes-nous ?
2008. une petite équipe se constitue à Lyon . forte du soutien de la Lettre Internationale (MCC) , du Bureau national en s’appuyant sur la Charte du MCC qui précise : « le Mouvement… apporte une attention privilégiée aux situations et aux responsabilités liés à la vie professionnelle en particulier celle des cadres et dirigeants du monde économique et social, ainsi qu’aux environnements français , européens et mondiaux dans lesquels cette vie s’inscrit »
Nous avions 3 attentes :
désir de partager nos expériences interculturelles, professionnelles ou personnelles ;
volonté de sortir de notre univers mental franco français, de nos schémas de pensée quand nous sommes dans la mondialisation, que les problèmes économiques débordent nos frontières et que l’étranger est souvent notre interlocuteur, voir fait partie de notre propre famille ;
réfléchir les réalités internationales autrement que par la voix des médias;
souhait avec Pax Romana de nous rapprocher d’autres professionnels étrangers, chrétiens soucieux de construire un monde plus humain et d’apporter une contribution auprès d’instances internationales.
Ce que nous avons fait :
des dîners d’échanges, comme une équipe MCC ;
participer à des réunions rue de Varenne et en lien avec le Réseau Relations internationales Pax Romana /SIAAEC ;
préparer et participer au Forum de l’Antenne sociale de Lyon pour les élections européennes de mai 2009 ;
participer à 2 sessions du BIT : passionnante expérience de la diversité sur le comment bâtir le Bien commun pour tous !