L'aube, 2024
144 pages
lu
Sortir du travail qui ne paie plus
Depuis 1945, de génération en génération, on vivait de mieux en mieux, en travaillant de moins en moins, grâce à un travail de plus en plus productif. C’est malheureusement terminé, notamment avec le départ des industries de France. Or à quoi sert le travail quand il ne permet plus d’augmenter son niveau de vie ? Les salariés peuvent réagir de trois manières : en développant une forme de résistance au travail – qu’elle soit silencieuse (arrêt de travail) ou protestataire (gilets jaunes) ; en s’investissant de manière plus distanciée (un télétravail sans engagement, démission silencieuse) ; et/ou en se plongeant dans une quête plus accrue de sens dans leur activité professionnelle.
Dans son essai, le consultant en stratégie sociale, chercheur et ancien directeur de cabinet de la ministre du Travail Muriel Pénicaud, Antoine Foucher propose des pistes pour sortir d’une vision négative du travail. Sous la forme d’un « nouveau contrat social » afin de mieux rémunérer le travail, ses préconisations reposent sur une répartition plus équitable de la charge de nos dépenses collectives entre le travailleur, le rentier, l’héritier, le retraité et le consommateur. Antoine Foucher plaide pour un nouveau contrat social, fondé sur le travail, pour cesser de nous fracturer et redevenir maîtres de notre destin collectif.
Un livre solide, qui omet cependant de mettre dans son constat la productivité liée à l’informatique qui tire vers le bas les salaires, et dans ses pistes de solutions la taxation des profits boursiers instantanés.
Un livre facile d’accès pour mieux comprendre des mutations de notre systèmes social et qui aborde sans tabou les réformes nécessaires.
Jean-Baptiste Salles