Au Havre, Régis Béjanin, directeur général adjoint de la CRAM, entreprise du BTP employant 400 personnes, et Bernard Bougon, notre aumônier national, furent en ce début février les intervenants de la conférence organisée par notre dynamique secteur.
Donner du sens au travail n’est pas chose facile dans le contexte actuel. L’hyperspécialisation entraîne un morcellement du travail occultant le sens global du travail, tandis que la mondialisation et Internet introduisent une distanciation des gestes qui anesthésie nos sens. La société de consommation est en outre porteuse d’un sens du travail réduit à sa dimension rémunératrice. Les crises économiques successives rendent floues les stratégies et provoquent des réactions surprotectrices sclérosantes à tous niveaux : au niveau de son projet personnel, de son management ou du management de l’entreprise.
Pourtant, l’enjeu est important. Pour le manager, donner du sens, c’est susciter l’esprit d’équipe par la coopération, encourager la créativité, développer l’engagement par l’implication, développer la vigilance de tous. Le travail doit être au service des hommes, du bien commun, en permettant à chacun de mettre en œuvre des projets d’entreprise et de contribuer à l’utilité sociale de l’entreprise.
Le travail, enfin, doit respecter tout l’homme. Il doit assurer l’équité (par un salaire qui soit un juste prix), l’équilibre en évitant la surcharge de travail, la reconnaissance entre collaborateurs, l’autonomie en laissant chacun exercer ses compétences, son jugement, sa créativité.
Comme tout baptisé membre du Corps du Christ (j’ai une responsabilité collégiale), je suis appelé à être prêtre (je formule l’utilité sociale de l’entreprise), prophète (je mets en œuvre des projets d’entreprise) et roi (je manage). « Donner du sens au travail » n’est pas un simple vernis pour servir un discours managérial ou la communication interne. Ça bouge au niveau mondial (BIT, ONG…) ou au niveau sociétal (RSE), mais en attendant, moi Pascal, baptisé et cauchois, je râle … !
Pascal V.