Concluant le cycle 2013 des Débats Varenne consacré à l’avenir de la planète, la soirée du 15 avril a posé la question pratique de qui pilote, avec quelles contraintes ; et pourquoi si mal. Pour la première fois, les 60 hôtes du centre Sèvres étaient en lien direct avec 50 provinciaux réunis par le MCC à Bordeaux, Toulouse et Lyon.
Une centaine d’aficionados, c’était certes modeste au regard de l’enjeu, selon Jean-Marc Jancovici constatant avec regret que pour toucher les foules, le système médiatique est incontournable, alors même que ses sources sont invérifiables. Ingénieur formé à la rigueur scientifique, JMJ a stigmatisé ce nouveau pouvoir qui fonctionne comme « un vaste synchrotron dont les buses d’injection sont les agences de presse et qui fait tourner en boucle des informations » dont nul ne peut juger de la pertinence.
D’accord avec Catherine Larrieu, il a convenu que la décision publique ne peut procéder que de la confiance que nos contemporains portent aux décideurs. Portée par son éthique de haut fonctionnaire, celle-ci a donné l’équation impossible d’une décision qui engage le très long terme alors que ses effets positifs seront imperceptibles à l’horizon des mandats en cours. Elle a souligné la responsabilité des forces socio-économiques, sommées de sortir d’une posture schizophrénique de critique passive des élus. La gouvernance à 5 inaugurée par le Grenelle de l’environnement, intégrant des représentants de l’État, des partenaires sociaux, des organisations syndicales et patronales, des associations de la société civile et des collectivités territoriales, lui paraît féconde en ce qu’elle oblige tout le monde à s’accorder sur un diagnostic, des objectifs, enfin des moyens.
Confiance introuvable, connaissance médiatisée et fragmentaire : comment alors fonder une politique anticipatrice ? C’est la question posée à notre génération qui tient dans ses mains les intérêts de ses descendantes.
Michel Rostagnat, délégué général de l’Unipef