Pendant plusieurs semaines les médias ont braqué l’essentiel de leurs projecteurs sur la Cité du Vatican et plus largement l’Église. La renonciation assez soudaine du pape Benoît XVI, le suspens accompagnant le choix de son successeur qui a permis à nombre de commentateurs de jouer aux oracles ou de laisser libre cours à leur imagination, puis l’élection du pape François dont les premiers gestes ont touché les cœurs, ont largement contribué à alimenter les chroniques.
Une telle intensité et durée de la polarisation médiatique ne peuvent s’expliquer que si l’audience est au rendez-vous. Que si « le grand public » manifeste de l’intérêt pour ce qui était en train de se passer là. Comment comprendre cet intérêt ? Quelles attentes, quelles soifs révèle-t-il ?
L’agitation médiatique est aujourd’hui retombée mais des impressions fortes restent. Je voudrais en citer deux.
Tout d’abord les paroles pleines de délicatesse d’amis non-croyants ou de relations professionnelles, qui, après bien des hésitations tenaient à me dire combien ils se réjouissaient de cette élection du pape François. Sans pouvoir l’expliquer davantage. Ils en étaient simplement heureux. Je ne peux rien dire de plus, sinon reconnaître cet étonnant rayonnement du « Serviteur des serviteurs de Dieu ».
Et puis cet article d’un consultant mis en ligne sur le site Le Cercle Les Échos, à la rubrique « Entreprises & marchés ». Du pape François, il retient trois traits qui, à ses yeux, font sens pour les hommes d’aujourd’hui : simplicité, humilité et vérité. Trois traits dont il voit bien comment certains politiques cherchent à se parer. Mais poursuit-il, à cette différence près que « la simplicité du Souverain Pontife ne date pas d’hier et n’est pas mise en scène… ». Trois traits dont, toujours selon l’auteur, nos responsables politiques ou économiques feraient bien de s’inspirer.
La vérité ne peut se passer de l’humilité. Et qu’est-ce que l’humilité sans simplicité ? Dans l’actualité la plus brûlante que nous connaissons en France, il semble bien que le pape François se présente comme une figure qui montre un chemin, pas seulement idéal, mais possible.
Bernard Bougon s.j., aumônier national