A Nancy le 6 février, plus de 200 personnes, dont de nombreux étudiants, ont répondu à l’invitation du MCC pour un échange avec Laurent Muratet et Edouard Rousseau, fondateurs associés de l’entreprise Terravita Project et initiateurs de l’association « Un nouveau monde en marche ».
Leur témoignage sur leurs expériences respectives dans le domaine du commerce équitable et de l’agriculture biologique a vivement intéressé les participants. Partant de l’observation des points communs entre le Nord et le Sud en termes de besoins agricoles, ils proposent des choix de société qui allient performances et respect des besoins vitaux, sociaux et environnementaux pour Vivre ensemble dans un monde en mutation.
Des enjeux communs entre le Nord et le Sud :
— La disparition de la petite et moyenne agriculture,
— L’accaparement des terres arables au profit de l’agriculture intensive ou de l’agro business,
— La nécessité de construire une vraie alternative permettant l’autonomie alimentaire des pays, l’accès à une nourriture de qualité pour tous, et la conservation de campagnes vivantes.
Comment trouver les clés d’une transition et une réelle perspective ?
En occupant de façon plus équilibrée le territoire, en donnant à chaque zone son autonomie alimentaire, en réinventant en France une filière alimentaire à partir d’un territoire local. Et pour ce faire :
— Créer des espaces de dialogue,
— Décloisonner les différentes strates des intervenants de la filière~: les producteurs, les transformateurs, les distributeurs pour re-créer une économie où l’on parle ensemble,
— Participer à cette re-construction sans être dans le jugement de valeur,
— Combiner compétences marketing et agricoles dans une économie à taille humaine.
Là bas et ici : la solidarité au lieu de la violence
La participation d’agriculteurs français, en octobre 2012, à la marche non violente de plus de 50 000 paysans sans terre en Inde pour le droit à la terre et la défense de la biodiversité leur a donné beaucoup d’énergie pour agir en France. Cette marche illustre la force de l’action non violente : la solidarité au lieu de la violence, le dialogue au sein d’une économie où chacun se connaît et se respecte, un « déplacement » de perspective indispensable pour construire un monde « plus souriant ». Soyons animés par la puissance d’aimer comme nous y invite l’écrivain Pierre Rabhi, un pionnier de l’agriculture biologique.
Brigitte de Metz Noblat