Deux beaux et remarquables films sur le thème de la pauvreté et de l’exclusion. Une occasion à saisir pour tous ceux qui cherchent à mieux connaître et comprendre cet état de vie et ceux qui le subissent. Ceux qui cherchent aussi à aider ou le font déjà.
Voir ces films ne résoudra pas le problème, certes, mais fonctionnera comme une médiation. Entre vous et eux : Christine, Wanceslas, Pascal… Eddy ou Dénia.
Ces deux films s’imposent par la qualité des portraits réalisés et des échanges, comme sortis de la plume d’un grand dialoguiste. Or ce sont des tranches de vie : du réel, saisi avec délicatesse chaque fois. Ils ne font pas froid dans le dos, mais vont droit au cœur. « Et vous Christine, que faites-vous quand il fait froid ? » « Je grelotte » répond-elle, enveloppée dans deux couvertures de survie. Et de continuer : « je ne me couvre pas trop vite, pour m’habituer ».
Côté 7ème art : ce sont d’excellents films salués par la critique. « Se battre » va à la rencontre de personnes, jeunes et vieux, hommes et femmes, qui ont en commun la volonté de tenir, de tenter des projets, et l’attention à ne pas basculer. Ils vivent à Givors, cité ouvrière de la banlieue de Lyon. « Au bord du monde » est, quant à lui, tourné à Paris, la nuit, l’hiver, à l’heure où les solitudes et les détresses sont les plus fortes pour ceux qui dorment dehors. Les superbes travellings à travers certains lieux cultes de la capitale enchaînent avec des rencontres, caméra fixée près du sol, là même où certains s’installent pour tenter de dormir. Deux films à aimer pour les rencontres qu’ils proposent. A propos, avez-vous lu l’enquête du Secours Catholique sur la prise en compte de la précarité par les candidats aux élections municipales ?
AM B