« Vous et nous, communauté des croyants ». Sous la haute coupole, soixante personnes, membres du MCC-Réunion ou invitées par lui, assis à croupetons sur les tapis de la lumineuse salle de prière, écoutent les propos fraternels de Bilal Gangat, le jeune et sympathique imam de la mosquée de Saint-Pierre, ce dimanche 2 février.


Les mosquées orientées vers la Mecque comme autrefois les églises vers Jérusalem ; les hommes et les femmes séparés comme autrefois, à la messe, les hommes d’un côté de l’allée centrale, les femmes de l’autre ; à la différence des religions non abrahamiques, la communauté, essentielle à la vie de foi chez les musulmans comme chez les juifs et les chrétiens : spécificités et analogies sont explorées par l’exposé bon enfant de l’Imam et par le jeu des questions-réponses qui le suit. Accueillis par des samoussas, des bonbons piments et autres spécialités indiennes familières à tous les Réunionnais, les chrétiens présents sont surpris par la fonction sociale de la mosquée : en même temps que lieu de relation à Dieu, lieu de relation à l’autre ; « club » en même temps que sanctuaire. « Il y a beaucoup à faire chez nous dans le sens de la convivialité » : c’est la conclusion unanime de tous ceux qui échangent leurs impressions en se dirigeant à pied vers le lycée Saint-Charles afin d’y écouter quatre brefs exposés de spécialistes de l’histoire religieuse de La Réunion.

Le dialogue interreligieux, c’est le thème de l’événement célébrant à La Réunion la Journée nationale 2014. Sous un ciel bleu dont l’ardeur est atténuée par l’ombre des flamboyants, le joyeux partage autour des karis, rougay, et autres zanbrokals de la cuisine réunionnaise amène les participants à se quitter sur la demande : « A quand la prochaine ? »

Emmanuel Miguet