C’est un nouveau chantier de l’Organisation internationale du Travail (OIT) pour le Travail décent, ouvert avec les organisations des travailleurs informels et leurs alliés : passer de l’économie informelle à l’économie formelle dans l’intérêt des travailleurs du secteur informel.
L’emploi informel est tout emploi sans protection sociale, c’est-à-dire sans cotisation sociale de l’employeur : il peut s’agir d’employeurs et travailleurs pour compte propre, de travailleurs familiaux non rémunérés, de travailleurs occasionnels ou à la journée ou sous-traitants (travailleurs externes). Faute de protection, de droits et de représentation, il est rare que ces travailleurs arrivent à se libérer du piège de la pauvreté. Ils ne peuvent se faire entendre. Femmes et jeunes y dominent non le plus souvent par choix mais par nécessité de survie.
Les 3 groupes, gouvernants, employeurs, travailleurs et pour la 1ère fois des ONG (dont la JOC internationale) ont souligné les impacts négatifs tant pour les travailleurs (pas de travail décent) que pour l’économie du pays (santé, productivité, fiscalité). Fait rare pour ne pas être souligné : employeurs et travailleurs ont adopté sans difficulté les amendements des autres et reconnu beaucoup de points de convergence dans une démarche de consensus au sein de la commission chargée de cette thématique.
Des chiffres impressionnants : 85% de l’économie en Zambie mais l’Afrique, l’Asie ou l’Amérique latine ne sont pas les seuls continents touchés. En Europe 26 % de travailleurs seraient concernés, soit 18,3 % du PIB de l’UE. Il est criant que c’est un grave déficit de travail décent.
Notre rôle ne serait-il pas comme nous l’a demandé Pierre Martinot-Lagarde, le « jésuite du BIT » (le Bureau international du Travail est le secrétariat permanent de l’OIT) de ne pas rester à l’écart de ce travail de réflexion de sensibilisation et d’intervention… et j’ajouterais de regarder aussi un peu nos pratiques, dans nos entreprises et chez nous.
Maddie Flichy