Slow Business : un anglicisme qui renverse les habitudes néfastes du toujours plus et toujours plus vite dans le monde professionnel. L’auteur, fondateur aussi de l’Association française du management équitable, ne fait nullement une nouvelle apologie de la lenteur ou de la paresse, mais convie à un changement profond de fonctionnement.
Qui consiste à alterner rythmes lents (destinés à la réflexion, l’analyse, l’apprentissage) avec rythmes rapides et action soutenue dès que la situation s’avère favorable ou le requiert. Cela au service d’une meilleure performance c’est-à-dire d’un meilleur résultat obtenu avec un minimum de ressources consommées.
Dans cette perspective, l’un des fondements du Slow Business est d’éviter tous les moments toxiques qui sont légions dans notre monde moderne et se traduisent par la réunionite, le présentéisme, les interruptions, l’urgence permanente, la complication, ou le rétropédalage, qui génèrent une grosse charge de travail pour une production pauvre et, plus grave, l’épuisement des personnes. L’objectif du Slow Business est d’associer performance économique avec bien être personnel respectueux des cycles naturels de l’homme. Certains entrepreneurs anglo-saxons semblent avoir sur ce sujet une longueur d’avance sur l’approche franco-française cartésienne souvent lente à remettre à plat ses modes de fonctionnement ancestraux pour les améliorer au regard de ce que font avec succès nos voisins. Pourtant quelques signes d’espoir apparaissent aussi chez nous avec des exemples réussis de Slow Business, malgré notre goût pour l’exception française et notre réflexe comptable de gestion du temps.
Antoine de Montety
Slow Business – Ralentir au travail et en finir avec le temps toxique
Pierre Moniz Barreto, Eyrolles 2015, 208 p – 19 €