Le livre de David Allouche, enseignant en finance de marché, et Isabelle Prigent, directrice adjointe de la communication au sein d’une institution financière, devrait convaincre chacun qu’il faut dépasser l’accusation simpliste de la mauvaise finance pour se faire acteur dans la construction du monde de demain.


En effet les marchés financiers sont indispensables au financement de l’économie et les besoins sont colossaux tant pour les infrastructures que pour la transition énergétique. Ceux qui persistent à maintenir les débats autour de la morale sont condamnés à n’apporter que des réponses coercitives et irréalistes. En France, le rejet des marchés tient à une méconnaissance de leur activité et au fait que les Français sont épargnants mais très peu investisseurs, attendant peut-être la réalisation des promesses du candidat dont la finance était l’ennemie…

Les auteurs expliquent les principes des marchés financiers, la rémunération du risque, le risque de « bulle », les marchés dérivés pour réduire les risques. Des régulations renforcées sont mises en place par les États même si c’est avec retard. Il ne s’agit pas de limiter le rôle des marchés mais de renforcer le poids des acteurs de long terme pour faire converger des fonds vers un acteur de l’économie capable de formuler un projet et de convaincre de sa validité. Les États aussi font appel aux marchés et les Français sont friands de ces placements non risqués

Une approche plus responsable est-elle possible ? Chacun fait confiance à des institutions qu’il choisit et peut faire entendre sa voix : quelle part pour l’épargne « sociale et solidaire », le « crowdfunding » ou le patriotisme financier ? De quoi devons-nous nous soucier quand nous avons la possibilité d’investir ?. . .

[/Bernard Chatelain/]

Marchés financiers, sans foi ni loi ?

David Allouche et Isabelle Prigent, Puf 2016, 168 pages – 20 €