Les bouleversements politiques sont peut-être le moment de se plonger dans le livre de Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT et Pascal Canfin, Directeur Général du WWF France, ancien ministre délégué au développement économique.
En effet, ils soutiennent tous deux qu’il est possible de passer du « plus » au « mieux » apportant ainsi de nouvelles sécurités – sociales, écologiques et géopolitiques – pouvant apaiser les craintes des français tentés par le repli sur soi et ainsi de retrouver un « vivre ensemble ». Pour cela il faut définir qui choisit et selon quels critères, ouvrir la voie à une nouvelle renaissance en recherchant des solutions partagées et non la victoire de son camp, de rendre visible et d’amplifier ce qui existe déjà et (télétravail, plan de déplacement entreprise, etc.).
Les auteurs montrent ensuite que la transition écologique n’est pas ennemie de l’emploi à condition d’agir avec les gens et non plus penser à leur place, de trouver des compromis entre toutes les parties prenantes, d’accompagner les mutations par des contrats de transition, les droits à la formation pour protéger les personnes et non les postes, de favoriser telle activité et pas telle autre (voir les activités d’EDF) de redéployer une part de la fiscalité.
Enfin il faut « civiliser » la mondialisation en liant enjeux environnementaux et stratégiques (droits et accords internationaux). Les entreprises y ont leur part notamment à travers la RSE et la société devra reprendre la parole avec des institutions représentatives et fortes. Pourquoi ne pas ainsi donner suite à la proposition de Franck Riboud d’adosser la rémunération variable des patrons à la performance financière mais aussi sociale et environnementale ?
Le temps est venu de coopérer pour faire face ensemble à des risques globaux. Dialogue, démocratie, attention à l’autre et soucis du collectif permettront à la transition d’être fédératrice et enthousiasmante.
[/Bernard Chatelain/]
Réinventer le progrès
Laurent Berger, Pascal Canfin, Entretiens avec Philippe Frémeaux, Les petits matins 2017, 164 pages – 14 €