Le Carême approchant, l’appel à un jeûne numérique revient tel un mantra à nos oreilles. On y pressent un challenge et comme membre du MCC nous pouvons ressentir ce désir d’affronter l’impossible : se couper de Facebook, Twitter, Whatsapp, Snapchat, Youtube, Netflix ou de telle application qui facilite la vie, mais n’encourage pas non plus la rencontre… Or en allant trop vite dans cette direction, on risquerait de se fourvoyer…
Observer
Cet appel au jeûne rejoint d’abord une tradition chrétienne ancienne qui invite à revenir à l’essentiel : Dieu, sa Parole, les plus fragiles. Or comme toute chose créée, le numérique, par ses diverses potentialités, peut être une chance pour cela ou au contraire devenir un obstacle pour cette fin.
Discerner
Le risque est de se lancer dans cette démarche comme dans un exploit sportif. Or le Carême n’est pas une cure radicale de détox. Cela risquerait de réduire ce temps liturgique à un créneau pour aller en club de sport. L’idée est davantage de discerner, et à apprendre à vivre de manière plus juste avec ces outils dans notre monde.
Transformer
Que faire alors… Ignace de Loyola m’invite à regarder humblement mon usage du numérique et voir ce que je peux mettre de côté pour quelque chose de plus grand : par exemple couper Netflix, pour lire un livre de spiritualité. Ne pas écouter de musique dans le métro pour me rendre davantage disponible à ce qui se vit à côté de moi… En fonction des fruits que donnera ce « jeûne », cette pratique sera à garder ou non sur le long terme. À l’inverse, pour d’autres, la décision ce sera peut-être de renforcer l’usage du numérique pour m’aider à prier, mieux m’informer, ou prendre soin de mes proches et la bonne nouvelle, c’est que le Carême offre pour cela de nombreuses propositions. (cf. Prier en Chemin ou Notre-Dame du Web).
Alors, bon discernement !
[/Grégoire Le Bel, sj, aumônier d’équipe/]