Swann Bommier est docteur en sciences politiques. Cécile Renouard, religieuse, est professeure en éthique sociale et auteure de nombreux ouvrages sur les enjeux éthiques de l’économie. Le livre veut apporter des éléments de réponses aux questions : est-ce que la définition de l’entreprise comme propriété des actionnaires est cohérente avec la réalité des choses ? Comment rendre compte de la réalité des interactions entre l’entreprise et tous ses partenaires ?
Le livre passe en revue la diversité des responsabilités de l’entreprise, économiques et financières, sociales, environnementales, politiques. Il se situe d’emblée dans le champ de l’économie mondialisée, avec de nombreux exemples pris notamment en Inde ou en Afrique.
Sur certains de ces champs, les entreprises peuvent encore récuser leur responsabilité. Mais les auteurs font la démonstration très argumentée et presque technique que le développement de l’activité des entreprises transnationales amènent le droit et la pratique à évoluer également pour avoir une conception de plus en plus englobante de l’entreprise.
Dans ce mouvement, il y a bien entendu des avancées et des reculs ou des freins. Un acteur majeur comme l’Union européenne peut être facteur d’avancées dans certaines circonstances et facteur de frein sur d’autres sujets où le lecteur reste presque sans voix. En France, le projet de loi PACTE peut être une étape positive.
Le lecteur perçoit la complexité des choses sur lesquelles les auteurs se gardent de jugement systématique, tout en affichant clairement les valeurs de justice et d’humanisme qui les animent.
En achevant leur analyse par la responsabilité politique de l’entreprise, les auteurs mettent en relation les enjeux de gouvernance des entreprises, de démocratie comme bien commun à défendre, et de préservation des biens matériels communs.
Ce livre ne prétend pas apporter de réponse définitive mais incite le lecteur à comprendre les enjeux mondiaux autrement.
[/Arnaud Laudenbach/]