Plus de 200 personnes au Centre Sèvres ou en direct sur sa chaîne YouTube étaient présentes pour entendre Hartmut Rosa à l’occasion de la sortie de son dernier livre traduit en français, « Résonance, une sociologie de la relation au monde » (La Découverte, 2018, 535 p. 28 €).
Quoi de neuf deux ans après le Congrès où son intervention avait marqué les participants ?
La vitesse est une caractéristique de notre modernité. La solution n’est pas de ralentir : notre monde vit à ce rythme et l’urgence est parfois bien réelle. Mais l’accélération ne doit pas avoir pour conséquence l’aliénation des individus, emportés par cette mécanique qui semble parfois s’emballer.
Confronté aux questions de ses lecteurs, qui se trouvaient démunis devant son ambitieux projet de faire évoluer les structures et les cultures, le sociologue allemand, professeur à l’université d’Iéna, propose aujourd’hui une approche plus pragmatique, qui oriente notre manière d’être au monde : la résonance.
Entrer en résonance, c’est à la fois écouter et répondre. Écouter, en se laissant toucher par les événements, les visages ou les paroles, y compris celles et ceux qui nous dérangent. Répondre, en se laissant transformer par notre agir, y compris dans ce qu’il porte au-delà de notre intention.
Il ne s’agit pas de le faire comme un consommateur nourri à la publicité qui corrompt, en jouant sur nos émotions et en réduisant notre besoin de résonance à un désir d’objet, mais plutôt comme le choriste dont la voix compte dans le chœur et qui se laisse transformer par les voix de ceux qui l’entourent.
Et l’enjeu individuel tout autant que collectif est bien de permettre à chacun de laisser exprimer ce qu’il ou elle apporte à ce monde !
Claire Collignon, membre du comité de rédaction
Vidéo de la conférence disponible sur le site du Centre Sèvres