Dix associations membres d’IXE, Initiative de chrétiens pour l’Europe, viennent de publier un Appel à l’action citoyenne pour les élections européennes. Vœu pieux, habilement reformulé en s’appuyant sur les analyses et admonestations du pape François qui, lui, porte une vision pour l’Europe ? Beaucoup plus : Croates, Polonais, Allemands, Français… les signataires proposent des outils de discernement : que disent les candidats du lien solidaire, ou de notre responsabilité du bien commun ?
Les chrétiens engagés dans l’entreprise ou le service public porteront dans le débat public et dans leurs choix électoraux des exigences plus précises : deux thèmes parmi d’autres doivent être traités au niveau européen pour que circulation des biens et services rime avec harmonisation du mode de production.
La gouvernance : au moment où notre loi PACTE, instituant un Plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises, entrouvre des évolutions, le Parlement européen pourrait être lieu d’innovation. La codétermination peut s’y imposer comme une évidence européenne, efficace dans la gestion de l’entreprise comme le montrent les exemples allemands ou néerlandais, elle est aussi outil de cohésion sociale, notre défi aujourd’hui.
Autre sujet : la RSE. La loi du 27 mars 2017 sur le devoir de vigilance des sociétés mères et des entreprises donneuses d’ordre fragiliserait les entreprises françaises, ont dit ses détracteurs ? Capitalisons sur l’intérêt qu’elle suscite hors de France, exigeons que le devoir de vigilance s’impose à tous les acteurs européens significatifs. L’Union européenne proposerait alors au monde un modèle alternatif nécessaire.
Dans le scepticisme ambiant une participation forte le 26 mai légitimera ceux qui portent une vision.
Philippe Segretain, administrateur des Semaines sociales de France (SSF), représentant des SSF auprès d’IXE, ancien chef d’entreprise dans le transport public et dans l’ingénierie