Ce 19 mai de l’an de grâce 2019, nous étions 21, laissâmes nos chars et victuailles près des attaches de chevaux, avançâmes vers le porche de l’abbaye de Royaumont pour une journée d’échanges en équipes brassées. La garde scruta nos sacs avant que de nous donner accès à l’huis. Un retour vers un passé riche d’enseignements pour les équipiers !
Des images me restent de notre passage en ces lieux chargés d’histoire et de prières : notre guide, sa gentillesse et son écoute, la bibliothèque poussiéreuse où reposent des milliers d’ouvrages endormis, l’orgue monumental réalisé en 1864 par Aristide Cavaillé-Coll et trônant dans le réfectoire des moines. Le passage au milieu de notre groupe en prière de musiciens en résidence, attentifs et respectueux, le jardin des simples, la salle des charpentes. Et enfin le repas en équipes recomposées, la parole qui court librement et donne un aperçu des thèmes abordés en équipe de l’année. Nous partageons un souci, une conviction, en vérité.
La vue de la place béante laissée par l’abbatiale dévastée avec juste quelques amorces de colonnes, a suscité la réflexion. Dans notre société, les lieux de culte, de liturgie, de foi exprimée ne sont-ils pas aujourd’hui quelques pierres solides mais éparses, ou bien restent-ils comme des bastions défensifs et solitaires ? Notre Église est-elle à l’image de l’abbaye royale de Royaumont ? Une splendeur passée, à l’architecture en partie sécularisée, qui rayonne par la culture, l’art ou la beauté, un lieu qui n’est plus explicitement et essentiellement un lieu de foi ?
Parmi les messages reçus sur le groupe MCC-Secteur après cette journée : « une visite de Royaumont ensemble, magnifiée par la beauté et la sérénité du lieu », « superbe sortie ensemble », « ce fut un délicieux partage de valeurs ». De quoi donner envie de récidiver !
Simon Louistisserand, responsable d’équipe dans les Yvelines