Avant l’arrivée d’Internet et des réseaux sociaux, les sources d’informations se résumaient au journal TV, au journal papier, à la radio et au parvis de l’église (c’est-à-dire « radio tamtam »). Avec l’arrivée du Web 2.0 (les réseaux sociaux), nous nous sommes découverts capables de réagir, de produire de l’information mais aussi de nous laisser influencer par un inconnu, sans pouvoir s’assurer de la légitimité ou de la véracité de ses propos.
C’est dans ce contexte que sont apparues les bulles internet, ces lieux de partage entre personnes qui pensent la même chose et donc ne peuvent concevoir ou affronter une pensée alternative. Ce sont les « groupes », les ‘#’ etc qui unifient des communautés autour d’une idée ou d’un intérêt. Faut-il alors enterrer les médias classiques car pas assez réactifs ou suspectés de partialité. Et comment alors s’informer ?
1- D’abord s’informer est un engagement. Cela demande du temps. Ce n’est pas avec un journal gratuit du matin que je me crée une opinion. Les médias classiques, les grands journaux ou des sites comme The Conversation font le choix d’articles de fond, prenant du recul pour évaluer les impacts etc.
Chacun présente la manière dont il s’informe sur l’actualité. Quels moyens, à quels moments. Gratuit ou payant ? Comment je m’assure de la source de l’information ? Ai-je déjà relayé sans le savoir une infox ? Quels sujets sont privilégiés ? Économie, people, international, technologies, … ?
2- Ensuite il faut user d’une pensée critique, oser affronter des avis divergents (lire par exemple la revue Études, revue jésuite contemporaine de Culture). Pour cela, Ignace nous invite en toutes choses à un a priori positif, à se demander la raison de cette parole, de ce choix etc. Cela permet de creuser la véracité de nos propres opinions.
Méditation proposée : « tout bon chrétien doit être plus enclin à sauver la proposition du prochain qu’à la condamner ; et s’il ne peut la sauver qu’il s’enquière de la manière dont il la comprend et, s’il la comprend mal, qu’il le corrige avec amour » (Exercices Spirituels de Saint Ignace de Loyola, §20).
3- Enfin face à la rapidité de l’information, de nouveaux médias osent du neuf : thématiques comme le Un ou plus denses et trimestriels comme la revue XXI. Si le numérique nous permet d’avoir une information accessible à tous moments, la contrepartie en est souvent la qualité médiocre faite pour être ‘consommée’ rapidement.
À quoi suis-je appelé pour mieux m’informer ? Trouver un créneau dans ma journée ou ma semaine pour lire un journal ? M’abonner à un journal de fond, lequel ?…
Grégoire Le Bel s.j., aumônier d’équipe