Bienvenue à Nantes, en Loire-Atlantique, capitale de la Bretagne historique… Et bienvenue dans le diocèse de Nantes… Je n’ai pas le temps ici ni de vous faire un cours de géographie ni de vous présenter notre diocèse, ce que je peux vous dire c’est qu’il fait bon vivre en Loire-Atlantique et que servir ce diocèse de Nantes est particulièrement stimulant ! J’espère que ces deux jours de congrès vous donneront envie de revenir pour découvrir toutes ses richesses.
Je peux dire que vous étiez attendus… Enfin, nous voilà rassemblés pour ce congrès tant espéré ! Quel chemin parcouru depuis 18 mois… Depuis ce jour où j’avais eu la joie de vous rejoindre en « visio » pour ouvrir ce qui, par bien des aspects, s’apparente à un véritable itinéraire synodal tout au long duquel vous avez « marché ensemble » pour discerner comment votre mouvement, et chacun de vous, pouviez être des « passeurs d’avenir » au cœur des transitions que vivent notre société et notre monde.
Citant l’épître aux Romains, je vous invitais alors à écouter les « gémissements de la création qui passe par les douleurs de l’enfantement », à analyser ce qui les provoque, à comprendre les enjeux de ces transitions que notre monde, notre société sont en train de vivre et qui, d’une certaine manière, les font « gémir » : pandémie, réchauffement climatique, crises financières et sociales. C’étaient là les transitions que vous aviez identifiées alors. Nous pourrions y ajouter aujourd’hui la guerre en Ukraine et ce bouleversement géostratégique qui occasionne une crise énergétique sans précédent, qui bouleverse les grands équilibres entre nations et qui menace la paix sur notre continent. Ces 19 mois ont été l’occasion pour vos équipes de réaliser qu’au cœur même de ces bouleversements qui questionnent et inquiètent à juste titre nos contemporains, bien des énergies se mobilisent pour ouvrir l’avenir, ces énergies qui sont comme ce fameux « travail d’enfantement » dont parle Paul aux chrétiens de Rome. Un travail d’enfantement parce que ces énergies sont ouverture à la nouveauté, ouverture à l’espérance, sans que nous puissions dire précisément ce qui en jaillira. Ainsi les engagements pour le climat et la sauvegarde de la création, pour de nouveaux modes de vie plus sobres et plus respectueux de l’environnement, pour le respect de la vie humaine, pour une économie qui place l’homme au cœur de son développement…
L’enjeu de ces 18 mois de cheminement, l’enjeu de ce congrès, est bien que nous devenions des « passeurs d’avenir », de ces disciples de Jésus-Christ qui se tiennent au milieu du gué pour faire passer de la rive de la peur qui paralyse à la rive de l’espérance qui mobilise. Il s’agit donc, durant ce congrès, et comme je vous le disais il y a 18 mois, de partager ces signes de l’Esprit de Dieu que vous avez discerné au cœur de ces transitions, de se raconter comment vous avez pris conscience de l’urgence à devenir, avec le Christ et à sa suite, des « passeurs d’avenir », de prendre le temps de regarder comment s’engager concrètement pour ouvrir les cœurs à l’espérance, personnellement et collectivement. Ainsi, vous serez invités à regarder comment mettre l’autre au cœur de l’entreprise et de l’économie ? Comment contribuer à la vie de la société ? Comment vivre nos engagements à la lumière de notre foi ? Comment enrichir notre vie spirituelle afin qu’elle nourrisse notre capacité à agir ? Un programme bien chargé pour 2 jours de congrès !
Je sais combien votre mouvement est attaché à l’évangile des Pèlerins d’Emmaüs, sans doute parce qu’il constitue l’archétype de la relecture évangélique qui est au cœur de votre pédagogie. Aussi, je ne vous souhaiterais qu’une chose, que ce congrès soit une auberge d’Emmaüs ! Une auberge, c’est tout à la fois le lieu de la convivialité, de la fraternité, le lieu du repos après la fatigue de la route, le lieu enfin où nous reprenons des forces autour d’un bon repas. Et tout cela, pour repartir avec un élan nouveau… Puissiez-vous, faire de ce week-end une « auberge d’Emmaüs ». Puissiez-vous, ici, reconnaître le Christ qui s’invite à votre table pour partager avec lui sa Parole. Cette parole se fera entendre dans les partages que vous aurez, dans les temps de célébration, dans la liturgie eucharistique… Qu’ici, vous refassiez vos forces et que vous repreniez la route avec un dynamisme renouvelé afin d’être dans l’Eglise et la société, tout particulièrement dans vos entreprises, de ces « passeurs d’avenir », de « ces passeurs d’espérance » témoignant de la puissance de résurrection qui traverse et transcende les mutations de notre société et de notre monde qui inquiètent et désespèrent.
Bon et heureux congrès !