Depuis quelques années déjà je suis fidèle à mon poste d’accompagnateur d’équipes MCC, à Paris. Salarié moi-même dans une entreprise de presse catholique, ce regard professionnel se convertit chaque fois à la lumière de l’Évangile relu, partagé et se confronte à d’autres expériences que la mienne.
Quelle grâce lorsque l’on réussit à décloisonner les domaines d’activité et de responsabilités : celui du travail sommé désormais de se réinventer sous peine de détruire le facteur humain et celui de la vie chrétienne, religieuse, en communauté apostolique, tous les deux stimulés par l’enseignement social de l’Église catholique, ferment de nos audaces.
Ce n’est pas rien au cœur des modernes solitudes, des concurrences chroniques qui nous guettent, quand le groupe que nous constituons ainsi régulièrement, répondant à l’appel du Christ, ne se résume pas à des sentiments anonymes mais devient source de convictions rajeunies. Ensemble. Que d’étapes sillonnées, des plus joyeuses aux plus graves, en compagnie des unes et des uns pour le religieux assomptionniste que je suis.
De chacune de ces rencontres, y compris les plus banales ou marquées par la fatigue du jour, je garde une trace du chemin parcouru. Le ciment de l’amitié chère à saint Augustin n’est pas un vain matériau pour les baptisés que nous sommes. Au fil de ces quelques heures où nous nous donnons rendez-vous régulièrement la progression reste évidente. Un premier regard sur l’état des lieux, sinon du monde, nous conduit le plus souvent à comptabiliser, récapituler, la somme des impasses qui se présentent à nous. Je dis nous, parce que je ne me sens pas mieux placé que d’autres sur ce point. Et puis le passage se fait peu à peu moins rude. Une fragile mais réelle espérance nous fait signe, à ne pas rester sur le bord de la route. Sans triomphalisme mais avec la ferme conviction que nous sommes accompagnés.
Ma carte routière en ces périples ne varie guère. Il s’agit, comme lorsque l’on progresse en cordée, d’assurer chacune, chacun, qu’il est possible, comme le dit le Prophète Isaïe, « de toutes les montagnes de faire un chemin ». Et la route de tous sera rehaussée. Parce que du courage il en faut semble-t-il toujours, autant dans le monde professionnel pour ne pas céder au découragement, aux recettes trop faciles, aux préjugés. De l’espérance à la reconnaissance naît alors une prière, notre prière.
Robert Migliorini a.a.
À noter le nombre encore conséquent de religieuses et religieux qui accompagnent les équipes. Important et toujours à renouveler !
Découvrir la lettre apostolique du pape François à tous les consacrés à l’occasion de l’année de la vie consacrée ainsi que la 2nde lettre circulaire pour l’année de la vie consacrée