2013 est incontestablement une bonne année pour les récoltes de céréales doublée d’une baisse de la spéculation sur les matières premières agricoles. Deux éléments favorables qui ont permis de retrouver des cours « normaux » après les prix record de 2012. Annoncent-ils toutefois un avenir radieux ?
L’indice des prix alimentaires de la FAO proche de 100 en 2003 et qui dépassait le seuil de 260 points en août 2012 a reculé autour de 200 points en septembre 2013 : les stocks mondiaux remontent et, de fait, rendent moins attrayante la spéculation sur le prix des matières premières agricoles, du moins en attendant une prochaine mauvaise récolte…
La dépendance des pays pauvres aux cours mondiaux reste préoccupante d’autant plus que le développement des agrocarburants a créé depuis 2008 (année marquée par les « émeutes de la faim ») une corrélation entre le prix de l’énergie et le cours de certaines denrées alimentaires. Enfin, la pénurie prévisible de matières premières indispensables à l’agriculture et la spéculation sur l’achat des terres arables sont lourdes de conséquences pour l’avenir.
Alors oui, les récoltes sont bonnes, les stocks remontent, les prix se stabilisent. Pour autant, il y selon la FAO encore aujourd’hui (2010-2012) 870 millions de personnes en malnutrition (terme politiquement correct…) contre 1 milliard en 1990-1992. La faim une fatalité ? Non – encore aujourd’hui – un scandale !
Ludovic Salvo
Pour aller plus loin :
— Les agrocarburants et la mécanique de la faim, Le Monde, 8 octobre 2013
— Le futur phosphorescent, Stéphane Lauer, Le Monde, 1er octobre 2013