Cette « vie d’équipe » peut guider aussi bien un échange collectif consacré à ce thème ou une réflexion personnelle si la réunion n’est pas possible.
La crise sanitaire nous a tous atteints, d’abord pour certains dans notre corps et notre santé ; pour tous par la maladie voire la disparition de personnes proches, amies ; pour tous encore par les changements parfois conséquents de nos habitudes de vie, de travail, et pour certains de nos ressources ou de nos perspectives proches.
1) Six à huit semaines après le début du confinement, et sans préjuger des incertitudes de l’avenir, chacun de nous est invité à faire un premier bilan, sans doute partiel, de ce qu’il a vécu, comment cet événement inédit le fait bouger, modifie plus ou moins profondément sa manière de penser, d’agir, peut-être de croire…
- Quand je me regarde vivre et réfléchir aujourd’hui, quels sont les changements factuels que je ressens par rapport à hier ?
- Sur le plan santé le cas échéant, physiquement et moralement.
- Dans mon travail quotidien. Est-ce que les choses n’ont pas ou peu bougé pour moi, ou au contraire l’organisation de mon travail, mes relations aux collègues, à l’entreprise, ont-elles beaucoup changé ? Est-ce que ma façon de penser à mon activité professionnelle s’est (un peu, beaucoup) modifiée ?
- Dans ma vie personnelle et familiale. Selon les situations le questionnement sera évidemment différent. Ce qui est intéressant ici, c’est de repérer si et comment les changements imposés m’amènent à voir autrement mes activités (sports, loisirs, pratiques culturelles, bénévolats,…), mes relations (famille, amis, …), à réviser leur importance relative.
- Dans mon regard sur les questions de société. Mes opinions sur différents sujets (santé, économie, environnement, politique, social, …) ont-elles bougé ? En quels sens ?
2) Après ce bilan, chacun pourra méditer sur ces paroles tirées de l’homélie du pape François pour la Vigile pascale (11 avril 2020)
« Sœur, frère, même si dans ton cœur tu as enseveli l’espérance, ne te rends pas : Dieu est plus grand. L’obscurité et la mort n’ont pas le dernier mot. Confiance, avec Dieu rien n’est perdu. (…) Avec toi, Seigneur, nous serons éprouvés mais non ébranlés. Et, quelle que soit la tristesse qui habite en nous, nous sentirons devoir espérer, parce qu’avec toi la croix débouche sur la résurrection, parce que tu es avec nous dans l’obscurité de nos nuits : tu es certitude dans nos incertitudes, Parole dans nos silences, et rien ne pourra jamais nous voler l’amour que tu nourris pour nous. (…) Le Seigneur nous précède, il nous précède toujours. Il est beau de savoir qu’il marche devant nous, qu’il a visité notre vie et notre mort pour nous précéder en Galilée, c’est-à-dire dans le lieu qui pour lui et pour ses disciples rappelait la vie quotidienne, la famille, le travail. (…) Jésus envoie là, il demande de repartir de là. (…) Qu’il est beau d’être des chrétiens qui consolent, qui portent les poids des autres, qui encouragent : annonciateurs de vie en temps de mort ! En chaque Galilée, en chaque région de cette humanité à laquelle nous appartenons et qui nous appartient, parce que nous sommes tous frères et sœurs, portons le chant de la vie ! ».
3) Que m’apportent ces paroles dans la situation présente ?
- Nourrissent-elles ma foi ? Sont-elles une source de réconfort, si j’en éprouve le besoin ?
- M’incitent-elles à porter un regard plus confiant sur les nombreuses inconnues de la sortie de la crise, à penser que notre société conservera quelques changements positifs de ce qu’elle aura éprouvé ?
- Me donnent-elles à réfléchir sur certains aménagements que je pourrais envisager dans mes choix, mon mode de vie ?
Christian Sauret, comité de rédaction