Les transports en commun sont un merveilleux espace d’observation de notre vivre-ensemble.
Voici une petite scène qui m’a fait pas mal réfléchir. Je suis dans le bus ; l’arrêt se prolonge : un homme en fauteuil roulant demande le déploiement du dispositif amovible (une petite rampe) qui lui permet de monter dans le bus. Puis le bus repart.
À l’arrêt suivant, un homme arrive en courant, après avoir signalé son arrivée à grands signes de bras. Il entre au moment où les portes se referment, fier d’avoir attrapé le bus grâce à sa performance physique. Il ignore que c’est l’homme en fauteuil roulant qui a entraîné le léger retard du passage du bus à l’arrêt où il est monté.
Souvent, on ignore les circonstances qui préparent une rencontre et l’ensemble des contributeurs involontaires qui ont permis qu’elle advienne. Plus souvent qu’on ne le croit, ce ne sont pas les plus “performants” pour la société qui suscitent les situations les plus exceptionnelles !
La période d’été est un temps propice…pour moins attraper de bus peut-être… mais surtout pour relire le fil des événements et savoir reconnaître, comme nous y invite le pape François dans Laudato si’, que « tout est lié ».
C’est peut-être l’occasion de dénouer quelques nœuds emmêlés créés en tirant un peu trop sur les fils de nos existences et de celles de nos proches. C’est peut-être l’occasion de renforcer les liens fragilisés que nous ne prenons pas toujours le temps de soigner ou de créer des liens nouveaux dans la joie de la rencontre. Ou encore celle de couper ces liens virtuels qui nous empêchent d’être vraiment présents à ce monde.
C’est surtout le temps de rendre grâce pour ce fil rouge qui se mêle discrètement dans la trame de nos vies et qui témoigne que nous sommes fille et fils du Père.
Bon été à chacune et chacun !
Claire Collignon, comité de rédaction