Le présent et l’avenir du christianisme suscitent nombre d’essais. Parmi les parutions récentes deux ouvrages se distinguent. Celui qu’a dirigé Dominique Reynié, professeur des Université à Sciences Po et celui que propose l’historien Guillaume Cuchet, professeur à Paris-Est Créteil.
De ces regards croisés on retiendra la mise en perspective des auteurs de l’ouvrage collectif coordonné par Dominique Reynié. Où il en ressort que les élites françaises (notamment élus locaux, nationaux, parlementaires, associations) devraient mieux prendre en considération le fait religieux, alors que le retour du religieux se constate en de nombreux pays. Au regard des inquiétudes croissantes de nos contemporains, les ressources des religions sont à disposition. Le christianisme, souligne encore le directeur général de la Fondation pour l’innovation politique (Fondapol), est totalement lié à l’existence des sociétés démocratiques et libérales, parce qu’il a opéré la séparation entre le politique et le religieux.
Ce livre bénéficie de contributions variées, à la fois protestantes, catholiques et orthodoxes, dont celle du jésuite aujourd’hui décédé Henri Madelin sur la question de la liberté religieuse. Le chapitre dédié à la dimension religieuse dans la vie des entreprises, sous l’angle de leur responsabilité sociale (RSE), ne manquera pas d’intéresser les équipiers MCC.
Consacré plus précisément au cas français, l’essai, regroupant divers articles, de l’historien Guillaume Cuchet constate le décrochage des nouvelles générations vis-à-vis de la pratique et des références chrétiennes. Pour autant la quête spirituelle des contemporains prend de nouvelles formes. Les termes du défi à relever pour les catholiques soucieux de parler à l’ensemble de la société sont posés avec clarté. L’historien s’engage à la fin de son ouvrage en plaidant pour un catholicisme « culturel ».
Robert Migliorini, comité de rédaction