Presque tout le monde a salué l’accord de Paris sur le climat, par lequel 195 pays ont répondu ensemble à l’enjeu climatique planétaire : c’est une réponse politique forte à l’appel de l’encyclique Laudato si’.
Mais son contenu dépasse-t-il les bonnes intentions ? Des contributions de tous les états à la réduction des émissions de gaz à effet de serre, des programmes d’adaptation, des financements apportés par les pays riches aux pays pauvres (parce que « tout est lié », nous dit le pape) : voilà qui était attendu. Mais l’accord lui-même constate que les contributions actuelles nous conduiraient à +3°C par rapport à l’ère préindustrielle, alors qu’on est déjà à +1°C, et qu’on voudrait ne pas dépasser +2°C : un mécanisme d’amélioration périodique des contributions, et un dispositif de suivi validé par des experts (et vérifiable par les moyens de mesure existants maintenant) sont donc prescrits pour progresser. Les financements, selon des modalités relevant comme la « taxe carbone » de la souveraineté locale, feront aussi l’objet d’un suivi.
Certains ont regretté que l’accord ne soit pas plus contraignant. Imaginaient-ils un « gouvernement mondial » omnipotent imposant à tous les États des objectifs impératifs, et envoyant des casques bleus pour sanctionner les contrevenants ? La démarche de solidarité mondiale mise en place est porteuse de plus d’espérance. C’est de la volonté exprimée par les citoyens à leurs gouvernants et non de la contrainte du fort au faible que devra naître la dynamique indispensable à la mise en œuvre de l’accord : la présence active des ONG, des entreprises et des collectivités au Bourget était à cet égard un signe d’espoir.
Alors les fondations sont là, et tout reste à faire, par nous tous…
Michel Badré, équipier de Paris
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