Cruciale Cop 26 ! En effet, 5 ans après la Cop 21, chaque pays devait réaffirmer et si possible rehausser, son objectif, en précisant les moyens d’y parvenir. Selon les mots du secrétaire général de l’ONU, le rendez-vous de Glasgow a débouché sur « des pas en avant bienvenus, mais ce n’est pas assez ». Revue des engagements pris ou manqués.

Parmi les objectifs non atteints :

  • la fin des subventions aux énergies fossiles, la sortie du charbon (la Chine et l’Inde ont obtenu de s’engager sur une « réduction » et non « sortie »), l’aide financière aux pays les plus pauvres (représentés par une coalition de 6 milliards d’humain·e·s) malgré la promesse des plus riches de porter à partir de 2020 leurs financements climat à 100 milliards $ par an.
  • L’accord de Glasgow affiche l’intention d’accélérer la lutte contre le réchauffement climatique mais ne garantit pas de le limiter à + 1,5 ° (déjà + 1,1 en 2021) ; 200 climatologues alertent : c’est un échec, on va vers + 2,7 °.
  • Les États doivent relever leurs engagements de réduction dès 2022 mais avec la possibilité d’aménagements pour « circonstances nationales particulières ».

Quelques avancées toutefois :

  • un objectif pour le financement de l’adaptation au changement climatique a été convenu. Aujourd’hui, c’est 25 % des fonds climat (surtout en prêts) ; un doublement est prévu.
  • On note un timide appel à « intensifier les efforts vers la diminution progressive du charbon sans systèmes de capture (de CO2) et à la sortie des subventions inefficaces aux énergies fossiles». La France a finalement rejoint l’alliance de 34 pays et institutions sur la fin des soutiens financiers fossiles à l’étranger d’ici fin 2022. Mais elle pourra maintenir son calendrier initial (fin des soutiens financiers au pétrole en 2025 et au gaz en 2035) pour les projets avec technologies de captage et stockage de CO2.
  • Il y a eu un accord sur les marchés carbone mais non satisfaisant pour le CCFD : « Avec l’adoption de cet article 6, les États entérinent la remise en cause de l’intégrité de l’Accord de Paris en faisant des marchés et de la compensation carbone un levier de leur action. La compensation carbone détourne de l’effort prioritaire de réduction d’émissions et met en péril l’objectif de 1,5°  C  ».
  • 105 États se sont engagés à réduire leurs émissions de méthane de 30 % d’ici 2030.
  • 100 États (85 % des forêts) se sont engagés à stopper la déforestation d’ici 2030.

Mais les questions principales, notre addiction aux énergies fossiles et la responsabilité de l’industrie et du monde de la finance, demeurent… « On ne doit pas faire croire aux gens qu’on réglera le problème en plantant des arbres » (V. Masson-Delmotte, GIEC).

Tout n’est pas perdu, mais des mesures fortes s’imposent d’urgence.

Jean-Marie Patoureaux, équipier à Manosque, président du CCFD-Terre Solidaire 04