« Nous sommes des êtres spirituels vivant une expérience humaine » : les secteurs de Nîmes et Avignon se sont rencontrés les 16 et 17 mars à l’abbaye prémontrée de Saint Michel de Frigolet autour de cette phrase de Pierre Teilhard de Chardin. Deux interventions ont éclairé nos échanges en équipes brassées :
- Une analyse de la perception du corps et de l’esprit à travers la Bible, portée par le père Frédéric Beau, aumônier MCC et aumônier à la prison de Nîmes.
- Une proposition de lecture scientifique des travaux de Teilhard de Chardin, axée sur l’analyse systémique de l’interaction entre Jésus-Christ et son Église, présentée par Richard Vitrac, chercheur au CNRS et équipier.
Plusieurs pistes de réflexions ont émergé de ces échanges :
- Lorsqu’en Église, on parle de la chair, on parle du corps animé uniquement de pulsions et de passions, et qui en ce sens n’est pas un corps humain. Un corps humain, c’est précisément celui qui est animé par l’esprit, l’Esprit Saint.
- Cette condition de corps humain, traduit à l’échelle de nos lieux de vie et de travail, nous conduit à prendre des décisions, poser des actes, dire des paroles, qui ont pour objectif de produire de l’amour, de la joie, de la paix chez nos interlocuteurs, et pas uniquement des résultats évaluables sur un plan comptable.
- Modelé par Dieu, l’Homme ancre son spirituel dans le charnel, il n’y a pas de séparation de type bien / mal dans la distinction du corps et de l’esprit. Cette particularité de l’Homme lui permet d’entretenir avec Dieu une proximité particulière, comme un objet avec son créateur. Cette juste distance permet à chacun d’entre nous d’exister sans être dévoré par l’autre.
- L’Homme, doté de parole, est en capacité de parler au présent d’évènements passés ou futurs. Il est en capacité de poser son présent au centre du temps pour examiner les choses, et de se comporter en observateur relativiste des évènements. Jésus-Christ peut être considéré comme le premier à avoir posé cette réflexion.
Rémy Venturi, équipe Nîmes 1 à Nîmes