Pour 2016, le pape François appelle chacun d’entre nous à faire preuve de miséricorde : « dans nos paroisses, les communautés, les associations et les mouvements, partout où il y a des chrétiens, quiconque doit pouvoir trouver une oasis de miséricorde » (bulle d’indiction, §12). Et dans son message pour la XXIè journée mondiale de la jeunesse (§2), il précise : « la miséricorde de Dieu n’est pas une idée abstraite, mais une réalité concrète (…) ».
En tant que mouvement de cadres, nous sommes convaincus que cette réalité de la miséricorde a toute sa place dans notre vie professionnelle :
— Au travail, notre pèlerinage sera de nous mettre en route vers nos collègues, vers tous ceux que nous croisons sans vraiment les connaître, et ce quelle que soit leur position.
— Notre démarche de réconciliation, ce sera d’oser la parole, même quand c’est difficile, lorsque les non-dits ont dégradé la relation de travail.
Et au-delà de notre attitude personnelle, la miséricorde a aussi une dimension sociale. Dans « la condition de l’homme moderne », Hannah Arendt relève la nécessité et l’efficacité du pardon, au cœur de l’action la plus profane : « c’est Jésus de Nazareth qui découvrit le rôle du pardon dans le domaine des affaires humaines. Qu’il ait fait cette découverte dans un contexte religieux, ce n’est pas une raison pour la prendre moins au sérieux en un sens strictement laïc ».
Concrètement, comment vivre le pardon en entreprise ?
— Le pardon dans le dialogue social, c’est de savoir surmonter ses différences d’intérêt et de point de vue pour conclure un accord qui respecte chacun ;
— Le pardon dans la gestion des carrières c’est de faire taire de vieilles rancunes, pour considérer d’abord les compétences et le potentiel au moment de choisir le titulaire d’un poste ;
— Le pardon dans la stratégie d’une entreprise, c’est d’être capable de s’allier loyalement avec le concurrent d’hier, malgré le passif de la relation, si l’avenir de l’entreprise le commande.
Oui, le pardon c’est professionnel. La miséricorde c’est efficace. À chacun de nous de les exercer pleinement dans nos responsabilités.
Patricia et Tristan Lormeau, responsables nationaux