Saint Ignace invite à se rendre attentif aux « motions intérieures », c’est-à-dire aux affects qui nous traversent en méditant l’Écriture ou en réfléchissant sur notre vie : découragement, tristesse, angoisses ou, au contraire, dilatation intérieure, joie, voire enthousiasme, etc.. Ces « motions » involontaires, à l’époque de saint Ignace, étaient attribuées à l’intervention, dans notre mental, d’« esprits » ou « anges » bienveillants ou maléfiques. C’est en les « discernant », notamment dans le cadre des Exercices Spirituels, qu’on apprend à prendre les bonnes décisions, sachant qu’un esprit malfaisant peut « se déguiser en ange de lumière » pour mieux nous tromper.
Comment les « motions » sont devenues aujourd’hui des « affects » susceptibles de nous guider dans la recherche de la volonté de Dieu, c’est ce que montre l’auteur dans cette petite traversée historique de la spiritualité jésuite.
Daniel Minquois