J’avais 16 ans, et je passais des vacances à la montagne avec des amis, chez un jésuite basque dont je salue ici la mémoire, Roger de Fuentes. Nous projetions une excursion vers le pont d’Holzarté, et il nous disait, mi-ironique, mi-sérieux : « si vous vous pressez il vous faudra deux heures ; en prenant votre temps ça durera une heure et demie ». Ceux qui marchent en montagne, ou ceux qui regardent le Tour de France, savent bien que celui qui arrive le premier n’est pas celui qui part le plus vite.
Alors que la rentrée nous ramène vers nos rythmes de vie trépidants, c’est le moment de méditer le thème de notre Congrès : regarder en face cette hyperactivité, parfois vide de sens, qui remplit nos journées, et qui se marie très bien avec l’inertie pour faire ce qui est réellement important.
Cet été, le tweet des jésuites de France #1MoisAvecIgnace nous renvoie opportunément à une très belle lettre qu’il écrivit en 1555 : « Il me semble que vous devriez vous résoudre à faire avec calme ce que vous pouvez. (…) Pourvu que l’on donne satisfaction à Dieu,- ce qui est plus important que de donner satisfaction aux hommes – il n’est pas nécessaire de se fatiguer outre mesure. Bien plus, lorsqu’on s’est efforcé d’agir de son mieux, on peut abandonner tout le reste à celui qui a le pouvoir d’accomplir tout ce qu’il veut ». Voir prière
Ainsi va la préparation de notre Congrès : doucement ! On est pressés. Il reste tant à faire, ne serait-ce que s’inscrire, avant qu’il ne soit trop tard pour choisir ses ateliers préférés.
Et comme vous m’avez suivi jusqu’ici, je vous offre, en bonus, le refrain du chant du Congrès:
« Seigneur des siècles et des jours,
Donne ton rythme à notre course.
Fils du Dieu vivant,
Sois le maître de notre temps »
Tristan Lormeau, responsable national