Cette expression devenue courante, notamment dans l’univers professionnel, signifie remettre en cause sa façon de travailler, oser aborder de nouveaux sujets, s’expatrier,… Elle a aussi une résonance particulière pour nous chrétiens. Le Christ ne nous invite-t-il pas, à plusieurs reprises, à quitter notre confort : « le Fils de l’homme n’a pas d’endroit où reposer la tête » (Lc 9,58), ou encore saint Paul (Ph 4,12) « J’ai été formé à tout et pour tout : à être rassasié et à souffrir la faim, à être dans l’abondance et dans les privations » ?
1/ Rendre grâce pour ce qui m’est confié
Même si tous nos désirs ne sont pas comblés, nous jouissons d’un bon niveau de confort par rapport à ce que vivent bon nombre d’êtres humains dans le monde, en termes soit de biens matériels, soit de liberté, soit d’accès à la connaissance, soit de capacités de réflexion et d’analyse, soit de possibilités de voyager… Devons-nous chercher à tout lâcher pour vivre plus simplement ? Quel sens donner à l’exigence de détachement qui doit animer nos vies ? Peut-être qu’une première étape serait de reconnaître les richesses qui nous sont confiées et d’en rendre grâce.
2/ Peut-on être « pauvre de cœur » quand on est dans l’abondance ?
Le confort de nos vies peut faire obstacle à notre relation à Dieu en rendant difficile notre aptitude au détachement (cf. Mt 19,24). Avons-nous vécu des expériences de détachement portées dans la foi ? La recherche du confort n’est-elle pas aussi un reflet de nos peurs et de nos soucis de « manquer » ? En réponse, le Christ n’est-il pas venu nous délivrer de nos peurs ? Car « pour Dieu, tout est possible » (Mt 19,26). N’y aurait-il pas au cœur de nos attitudes, une mesure de notre niveau de confiance en Dieu ? N’est-ce pas la confiance en Dieu qui caractérise l’attitude du « pauvre de cœur » ?
3/ Sur quels détachements concrets puis-je agir pour avancer sur cette voie ?
Fruits d’une histoire personnelle, nos attachements sont probablement le reflet des zones d’ombre de nos cœurs, des sujets pour lesquels nous avons du mal à accueillir le don que Dieu veut nous faire. Ce sont des indications de là où notre combat spirituel doit se jouer. La prière sera indispensable pour être éclairé sur ce chemin, avec la joie en perspective, à l’image de l’histoire de Job. L’important est de se mettre en route, peut-être en débutant avec les sujets les plus accessibles. Le temps de l’Avent apparaît comme une période propice pour entrer sur cette voie.
Catherine Coulomb, comité de rédaction