Lors de la récente Équipe nationale à Paris, nous avons été invités à réfléchir sur l’accueil de nouveaux membres et la création de nouvelles équipes.
La richesse de la vie en MCC repose essentiellement sur la qualité et la profondeur des échanges en équipe, cellule de base de notre mouvement. Parvenir à des échanges en confiance et en vérité, qui interpellent notre vie et notre foi, demande du temps et nous savons bien que nous devons nous « apprivoiser » les uns les autres.
Lors de l’accueil de nouveaux membres, l’exigence de respecter la cohésion qui s’est créée au fil du temps dans chaque équipe demande psychologie et discernement aux responsables locaux. La constitution des équipes balance toujours entre la logique de regrouper des personnes ancrées dans des réalités similaires et l’intérêt de susciter l’échange en mélangeant ces réalités. Ainsi, des jeunes professionnels souhaiteront partager entre eux sur les découvertes et écueils de leur début de carrière, de leur vie de jeunes couples ou de jeunes parents. Leur réflexion, et celle de leurs aînés, peut être enrichie par l’échange avec ceux qui sont plus avancés dans leur parcours. En tous les cas, nous savons que le risque d’une trop grande homogénéité est le confort de rester entre soi qui finit immanquablement par le ronronnement et la sclérose. Notre rôle en tant que responsable local, et aussi équipier, est de savoir prendre le risque de l’accueil et de remettre en cause le confort des équipes qui fonctionnent trop bien. Ne pas trouver une équipe pour accueillir un nouveau membre, au prétexte de maintenir les équilibres, serait contraire à notre mission.
Nous avons été interpellés par l’expérience menée dans une région. Devant l’essoufflement local du mouvement, au lieu d’essayer de capitaliser sur ce qui fonctionnait encore, les responsables ont pris le risque d’essaimer les équipes existantes pour que les équipiers appellent de nouveaux membres à venir les rejoindre et constituent de nouveaux groupes. Cette démarche demande une confiance en soi et en l’Esprit Saint. Paul, quand il partait fonder de nouvelles Églises en Grèce ou en Asie Mineure, restait-il confortablement au milieu de ses nouveaux disciples pour savourer son succès ? Sans relâche, l’Esprit l’appelait « sur l’autre rive ».
Marie-Françoise et Philippe Redon, responsables du secteur de Nantes