Le père Pichon, curé en Savoie et athlète de course de fond qui a terminé plusieurs fois sur des podiums régionaux et nationaux, nous a relaté les différentes façons de pratiquer un sport au travers de son expérience.
En premier lieu, le sport ressourcement : il permet de se faire plaisir, de s’activer, de se recréer. Ensuite le sport dépassement : on va au-delà de ses limites. Ce sont des moments plus intenses. Comment accélérer ? Se détendre intérieurement pour accélérer extérieurement. Si l’accélération est détendue, une énergie supplémentaire se dégage. Je peux accélérer davantage en m’accrochant à l’adversaire. Il me donne les capacités de me dépasser. Quand on arrive à ce niveau, là vient l’état de grâce : je vais au-delà de moi-même.
Le sport dans la vie donne un moteur, une énergie. Le sport refuse la vie plan-plan et permet d’assumer l’accélération. Grâce à la pratique d’un sport, la vie professionnelle devient plus intense. Elle peut aller plus loin. Elle doit aussi se spiritualiser pour devenir plénitude, grâce à la présence de l’Amour qui donne une intensité supplémentaire.
Autres points ressortis des échanges :
— accepter de ne pas faire mieux mais de faire différemment,
— l’importance du collectif, de la cohésion d’une équipe qui procure une force mentale pour aller au-delà de soi-même,
— l’environnement urbain peu favorable à la course : comment faire autrement ?
— pour concilier foi et sport : un « monastère sportif » pourrait être une solution ?!
[/Jean-Baptiste Abel, animateur/]
René Pichon, L’âme du sport et le sport de l’âme, Éditions La Bruyère 2015