Plus de quatre mois après le drame du Rana Plaza, de gros troubles sociaux se sont déclenchés dans les usines textiles du Bangladesh. Les ouvriers réclament un salaire mensuel de 100 $ (73 €) contre 28 $ aujourd’hui. Le Bangladesh est le 2ème producteur de textile du monde et ce secteur représente 80 % des exportations du pays.
Les grandes enseignes occidentales y achètent massivement leurs collections. Le Bangladesh, avec des coûts salariaux parmi les plus bas du monde, a développé une puissante industrie textile. Les salariés réclament logiquement une amélioration des salaires mais le patronat prétend ne pouvoir accorder qu’une hausse de 20 % en raison d’une conjoncture mondiale morose…
L’explosion de l’industrie textile dans les pays émergents s’est faite sur la base d’un capitalisme sauvage tandis que l’Europe a sacrifié sa production qui ne supporte plus la concurrence à bas coût.
Les effectifs en France ont fondu de moitié entre 2002 et 2012 pour se stabiliser à 90 000 employés dans le secteur du textile. Troyes, capitale historique de la bonneterie, n’a commencé à se relever que dans les années 95 après des années de fermetures en cascades. Aujourd’hui seules les 2 plus grandes entreprises du textile subsistent et la ville se redéploie doucement sur d’autres secteurs comme le tourisme ou les magasins d’usine.
Personne ne sort vraiment gagnant de ce combat inégal, et les travailleurs en Asie, notamment au Bangladesh, patrie du prix Nobel de la paix en 2006 et inventeur du micro crédit, Mohammed Yunus, restent très pauvres.
Antoine de Montety