Face à un monde en constante évolution, la science, la technologie et l’éthique restent des points solides d’ancrage. Quelle voix les ingénieurs et les scientifiques doivent-ils apporter dans les débats de société ? Avec quelles exigences ? Dans quel cadre doivent-ils se positionner et agir ?
Mais aussi quel impact ont leurs valeurs et leur éthique dans l’interaction entre technique, économie, société et environnement ? Telles étaient, parmi d’autres, les questions débattues au colloque organisé le 22 juin dernier à Paris par le Conseil national des ingénieurs et scientifiques de France.
Les invités du colloque ont fait le constat d’un monde où le rapport au temps, à l’espace, à l’autre évolue. D’un monde en métamorphose qui préfigure aussi un changement de civilisation lié à un changement de source d’énergie. Ils ont insisté, dans ce contexte, sur la nécessité de se poser la question de l’utilité de ce qu’on fait, de ce qu’on reçoit, de ce qu’on lègue. La notion de progrès n’allant plus de soi, les ingénieurs et les scientifiques doivent participer à la réinvention du monde, à l’organisation du débat pour changer nos représentations collectives.
Parce que la désindustrialisation est grave et inquiétante, il faut sortir de l’illusion de la société postindustrielle. Et si les ingénieurs constituent un socle de confiance dans un monde incertain, ils ne sont en revanche pas assez présents dans le débat public : la science fait peur et l’industrie a une image négative. Il faudrait que les ingénieurs soient plus présents sur les réseaux sociaux pour dire ce qui est sûr et ce qu’on ne sait pas. Auparavant pour agir, il fallait savoir et pouvoir, aujourd’hui il faut aussi vouloir ce qui exige l’adhésion…
Ludovic Salvo
Pour aller plus loin :
— Livre Blanc IESF 2011 « Pour une France ambitieuse, pleinement confiante dans ses ressources et se talents »
— Le site des Ingénieurs et scientifiques de France