Qu’est-Il allé faire au désert, le Christ ? Sans portable ni tablette, ni chaussures de randonnée, faut-il le rappeler ? Dans ce désert de la Galilée, où les pieds butent sur les pierres, où les rochers s’étendent à perte de vue ? Où le soleil tape fort dès le matin, sans eau gélifiée ni écran total ?
Oui, c’est dans ce désert là qu’Il s’est retiré, fuyant la foule et les hourras. À la recherche du silence. Un silence aujourd’hui bien difficile à comprendre et à garder tant la parole nous est nécessaire pour nous sentir vivants, « en lien », comme on dit. Un silence, une solitude, comme un soulagement. Pour retrouver son Père, dans le secret d’une rencontre féconde.
Percevons-nous qu’Il nous appelle à l’y suivre ? Comment en faire un programme, nous qui avons tant besoin de nous sentir « ensemble », particulièrement en ce début d’année 2015 ?
Ce besoin de silence, qui n’a rien à voir avec un casque anti-bruit, qui n’est pas agoraphobie non plus, est-il en contradiction avec notre société ? Ou bien est-ce une valeur ajoutée à consommer avec moins de modération dans nos journées, nos soirées, voire dès l’aube ?
Pour retrouver qui ? Peut-être d’abord nous-mêmes, ce qui n’est parfois pas du luxe. Goûter surtout à la présence mystérieuse de Celui qui nous accompagne, même dans l’agitation, dans les transports, dans nos activités professionnelles et personnelles. Simplement profiter de sa présence pour nourrir nos vies, nos rencontres, nos décisions, renouer avec le sens profond de nos liens en société. Chercher ce silence comme la promesse d’une paix qui peut être partagée. Proposition pour ce temps de Carême, si elle vous parle !
Anne Marie de Besombes