Je vais prendre le temps de laisser poser mon regard sur les choses de tous les jours et les voir autrement,

celles que chaque matin, je croise sans les voir.

Toutes les choses familières que je côtoie à longueur de jour, de mois, d’année…

 

Je vais prendre le temps de voir l’étrangeté des arbres,

ceux de mon jardin, ceux du parc voisin qui, le crépuscule venu,

bruissent de mystère…

 

Je vais prendre le temps de poser mon regard sur les êtres que j’aime et regarder autrement les miens,

celles et ceux qui me sont les plus proches et que parfois je ne vois même plus,

je n’entends même plus, tant le souci de mes affaires, de mon travail, parasitent mon cœur et mon corps…

 

Oui, je vais prendre le temps de les découvrir, de me laisser surprendre encore et toujours par ceux que j’aime.

Oui, je vais prendre le temps de te rencontrer aussi,

toi mon Dieu, au-delà des mots, des formules et des habitudes.

Oui, je vais aller à ta rencontre comme au désert et tu me surprendras, mon Dieu.

Oui, je vais prendre le temps de te rencontrer autrement.

 

Aimée Degallier-Martin, éclaireuse suisse (poème écrit dans l’entre-deux-guerres)

Façade de la cathédrale Santa Maria del Fiore (Duomo de Florence). Photo adressée par Catherine, équipière au Havre